Marché du crédit des PME : une faiblesse persistante de la demande

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Après une courte période de décroissance (fin 2009/début 2010), l’encours de crédit aux sociétés non financières a repris sa croissance, à un rythme toutefois moins soutenu qu’auparavant. La demande de crédit des PME est faible et évolue peu depuis la fin 2012, en raison du peu d’activité et du manque de dynamisme de l’investissement, faute de débouchés.

Plusieurs enseignements peuvent être tirés des différentes enquêtes sur l’accès des PME au crédit qu’Elisabeth Kremp et Patrick Sevestre (Banque de France) présentent dans un dossier consacré au crédit bancaire aux PME en France (novembre 2014).

Premier constat : le marché du crédit est peu dynamique mais sa croissance reste positive : + 0,2 % en 2013. Il fléchit tout de même par rapport aux années antérieures : + 4,4% en 2011, + 1% en 2012. En 2014, l’encours de crédit reste supérieur à celui de fin 2008.

Second constat : la faiblesse de la demande de crédit explique l’atonie du marché. Les auteurs concluent que la faible performance de la distribution du crédit provient davantage d’une baisse de la demande par les PME que d’une diminution de l’offre par les banques. La faiblesse de la demande est directement liée au ralentissement de l’activité des entreprises. Moins d’un quart des PME demande de nouveaux crédits.

Demande et obtention de nouveaux credits par les PME

Troisième constat : il y a toutefois des différences.Par nature de crédit : Les crédits d’investissement maintiennent leur croissance : + 2,1 % en 2013, après + 3 % en 2012, tandis que les crédits de trésorerie poursuivent leur contraction : – 4,9 % en 2013, après – 4,2 % en 2012.Par types d’entreprises : le crédit aux microentreprises et au secteur de l’immobilier a évolué plus favorablement que le crédit aux autres PME et aux grandes entreprises, qui se financent plus sur les marchés.

Credits par type de credit

Quatrième constat : seules les entreprises en mauvaise situation financière rencontrent des difficultés pour accéder au crédit bancaire, ainsi que les entreprises jeunes ou très petites. Les taux nominaux des prêts pour ces catégories étant restés proches de ceux pratiqués avant 2008.

Enfin, dernier constat : l’accès au crédit bancaire n’est que la quatrième difficulté rencontrée par les PME après la rencontre avec des consommateurs, la maîtrise des coûts de production et l’application de la réglementation.