Les femmes rattrapent les hommes sur le marché du travail
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler. Leur taux d’activité, c’est-à-dire la part de la population qui travaille ou qui est au chômage dans la population totale, se rapproche de celui des hommes. 66 % des femmes sont sur le marché du travail, contre 75 % des hommes. En 20 ans, cet écart s’est réduit de moitié.
Le taux de chômage des femmes suit la même évolution. L’écart entre les hommes et les femmes se réduit au fil des années, mais le taux de chômage féminin reste supérieur au taux de chômage masculin et ce, pour toutes les tranches d’âge.
Des femmes plus qualifiées mais en sous-emploi et moins bien rémunérées
Les femmes sont plus nombreuses à interrompre leur activité professionnelle après des naissances. Les dispositifs d’allocations sont plus propices à arrêter de travailler pour s’occuper d’un enfant, surtout s’il s’agit d’un deuxième ou d’un troisième. Sur ce point, c’est la vision du rôle de la femme par la société qui est en cause.
De même, le temps partiel est beaucoup plus subi par les femmes. Seuls 7 % des hommes sont à temps partiel contre 31 % des femmes. Les femmes se retrouvent donc plus souvent en situation de sous-emploi, cela signifie qu’elles souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire. En 2010, 9 % des femmes sont en situation de sous-emploi contre trois fois moins pour les hommes.
Les femmes sont en moyenne plus diplômées que les hommes. Mais elles ne représentent encore que 39 % des cadres en 2010, soit une progression de9 points en 20 ans. Cette convergence va de pair avec l’augmentation de la part des emplois cadres dans l’ensemble des emplois.
Si l’INSEE parle de convergence dans ces différents domaines, c’est en termes de discriminations que sont abordées les questions de rémunérations. Les disparités de revenus femmes/hommes sont toujours très élevées, que cela soit pour l’emploi salarié ou l’emploi non-salarié. Les non salariés (indépendants et chefs d’entreprise) sont très largement des hommes qui touchent en moyenne 37 % de plus que les femmes indépendantes.
Quand l’emploi devient salarié, les inégalités ne se réduisent que très lentement. Si on considère le revenu salarial, correspondant à la somme de tous les salaires perçus sur une année, quelle que soit la durée du travail, le salaire féminin moyen est inférieur de 25 % à celui des hommes. Cela signifie que le salaire des hommes est supérieur de 33 % à celui des femmes.
Attention à la notion d’écart. Si le salaire des femmes est inférieur de 25 % à celui des hommes, alors le salaire des hommes est supérieur de 33 % à celui des femmes. Cela dépend d’où on se place ! Si on part du salaire le plus élevé, et qu’on calcule de combien le salaire le plus faible lui est inférieur, on aboutit à un chiffre nécessairement sous-évalué par rapport à celui qu’on obtient en partant du plus faible et en calculant de combien il faudrait l’augmenter pour atteindre le plus élevé.
Une première cause réside dans le fait que les femmes font plus de temps partiel que les hommes. Mais cela n’explique pas tout, loin de là. Le salaire horaire moyen ou le salaire en équivalent temps plein des femmes est inférieur d’environ 20 % à celui des hommes. Pour les cadres, en équivalent temps plein, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes atteint 32 %. Cette différence s’explique par le fait que les femmes occupent des postes moins qualifiés ou situés dans des secteurs moins rémunérateurs. Mais même à poste équivalent et ancienneté équivalente, les femmes gagnent moins que les hommes.
Des inégalités qui persistent au-delà du marché du travail
Ces fortes inégalités au cours de la vie active ont évidemment des répercussions sur le niveau des retraites. En moyenne, en 2008, les femmes ont perçu des pensions de retraite globales 31 % plus faibles que celles des hommes (1 102 euros par mois contre 1 627 euros pour les hommes). Ce montant inclut les pensions de réversion accordées en cas de décès du conjoint et les allocations de minimum viellesse. Les femmes en bénéficient davantage que les hommes. Les inégalités sont donc encore plus fortes en ce qui concerne es pensions personnelles dites « de droit direct » : celle des femmes est en moyenne de 777 euros contre 1 489 euros pour les hommes. L’écart est beaucoup plus important pour les générations les plus âgées. Pour les générations nées à partir des années 1940, les durées de carrière ont été plus longues et les salaires plus élevés.
Les écarts de rémunération ont aussi des répercussions sur le mode de vie des femmes. Elles doivent plus souvent faire face à des situations matérielles difficiles alors que ce sont parfois elles qui ont la responsabilité, seule, de leurs enfants. Quand elles sont en couple, elles s’occupent beaucoup plus des tâches ménagères et des enfants que leurs conjoints.
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