Des moyens financiers supplémentaires et des pouvoirs accrus pour les institutions financières.
Le FMI, grand gagnant du G20 ?
D’une part des moyens financiers nouveaux ont été dégagés, via les organisations internationales. Ainsi le Fonds Monétaire International (FMI) voit ses moyens tripler, passant de 250 milliards de dollars à 750 milliards. La moitié de la somme sera apportée par les Etats et les 250 milliards de dollars restants seront obtenus par création monétaire (émission de « droit de tirage spéciaux », l’unité de compte du FMI). Il ne s’agit pas là d’un nouveau plan de relance internationale, mais de mesures destinées à permettre au FMI de jouer son rôle de prêteur aux Etats les plus en difficulté.
Les pays émergents qui ont accepté le renforcement des ressources du FMI, où ils sont actuellement sous-représentés, se sont vu promettre une modification des droits de vote pour 2011. De plus l’accord implicite réservant à un Américain la présidence de la Banque mondiale et à un Européen celle du FMI a été abandonné. Le G20 entérine donc l’entrée définitive sur la scène politique internationale des grands pays émergents, qui intègre ainsi un nouveau « directoire mondial ». L’ère du G7 (puis G8) est peut-être révolue.
Des sommes importantes débloquées
Par ailleurs 250 milliards de dollars seront injectés pour aider le financement du commerce (financement d’exportations, agences d’investissement), afin de relancer les échanges mondiaux. Cette décision s’inscrit dans un ensemble de déclarations soulignant le danger d’un retour du protectionnisme et la nécessité de combattre celui-ci.
Enfin, 100 milliards de dollars seront accordés aux banques de développement, telles la Banque asiatique de développement et la Banque africaine de développement. Celles-ci doivent également soutenir les échanges mondiaux.
Le Forum de stabilité financière rénové
Outre le FMI, le Forum de stabilité financière (FSF) – dont le rôle est de détecter les risques financiers- a vu son importance confirmée. Il s’élargit à de nouveaux membres et change par ailleurs de nom, devenant le Comité de stabilité financière.
Deux listes pour les paradis fiscaux
Le principe d’une liste des paradis fiscaux a été accepté par les participants. Elle a été publiée le jour même par l’OCDE. Seuls quatre pays y sont inscrits (le Costa Rica, la Malaisie, les Philippines et l’Uruguay), car tous les autres ont récemment pris l’engagement de faire évoluer leur législation. Une « liste grise » de trent-huit pays n’ayant pas encore « substantiellement » mis en œuvre leurs engagements a toutefois été publiée, sur laquelle se trouvent les paradis fiscaux les plus connus (Monaco, la Suisse, le Liechtenstein, Luxembourg…).
Le communiqué final du sommet affirme que « l’ère du secret bancaire est terminée » et que des « sanctions » seront prises contre les centres fiscaux non coopératifs.
Des sujets qui restent cependant encore à aborder
Enfin, même si aucune mesure concrète n’a été prise, le G20 a annoncé que des contrôles accrus seraient mis en œuvre en ce qui concerne les agences de notation, les fonds spéculatifs, ainsi que les règles en matière de rémunération dans le secteur de la finance.
Parmi les thèmes qui restent à aborder, les déficits publics et les déséquilibres de changes restent des enjeux cruciaux. Une nouvelle réunion a toutefois été programmée pour septembre 2009.
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