Tous les nouveaux États ayant intégré l’UE ou s’apprêtant à le faire ont l’obligation, à terme, d’intégrer la zone euro lorsqu’ils respecteront les conditions d’entrée (critères de convergence ou critères de Maastricht). Seul le Danemark (et anciennement le Royaume-Uni) a obtenu une dérogation lui permettant de ne pas avoir à intégrer la zone euro.
Lors de son instauration, la monnaie unique européenne a suscité de nombreux commentaires. Il s’agissait là d’une innovation majeure. Jamais un nombre aussi important d’États souverains n’avaient fait le choix de renoncer librement à leur monnaie pour adopter un change commun. Les interrogations étaient grandes.
Si les avantages étaient plus aisés à anticiper, les éventuelles conséquences négatives étaient plus complexes à appréhender.
On trouve aussi l’euro à Monaco, San Marin, au Vatican, en Andorre, au Monténégro et au Kosovo bien qu’ils n’appartiennent pas à la zone euro.
Organisation de la zone euro
La mise en place en place d’une monnaie unique implique la création d’une banque centrale unique, chargée de définir la politique monétaire commune. La politique monétaire détermine les taux d’intérêt consentis aux banques. Ces taux influencent à leur tour les taux d’intérêt que les banques proposent ensuite à leurs clients. Par ailleurs, des taux d’intérêt faibles ont tendance à accroître la quantité de monnaie mise en circulation et alimentent ainsi l’inflation.
La politique monétaire a une influence fondamentale sur l’inflation ainsi que sur le taux de change d’une monnaie. Afin d’assurer la crédibilité de la banque centrale commune (la Banque centrale européenne – BCE), ses objectifs ont été définis à l’avance. Dans la continuité de la politique de la banque centrale allemande, il lui fut assigné de maintenir un niveau d’inflation autour de 2 %.
La BCE est pleinement indépendante dans le cadre de ce mandat. Par ailleurs, les États membres de la zone euro ont également des obligations à respecter. Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) « interdit » aux États d’avoir une dette publique dépassant 60 % de leur PIB et un déficit public annuel supérieur à 3 % du PIB.
Le PSC a été instauré pour éviter que certains États ne mènent des politiques budgétaires trop « laxistes ». En effet, dans un contexte de monnaie unique, il est moins coûteux de creuser son déficit, car l’effet inflationniste est réparti sur l’ensemble de la zone. Par ailleurs, la confiance des investisseurs dans la monnaie commune permet d’emprunter à un coût plus faible.
Néanmoins ces comportements de « passager clandestin » ont un impact négatif pour l’ensemble de la communauté (hausse de l’inflation et des taux d’intérêt), il est donc nécessaire de les dissuader. Une autre grande question posée est celle de la convergence des économies de la zone euro.
Nécessité d’une convergence au sein d’une Union monétaire
L’objectif de convergence économique entre les pays de la zone euro vise à limiter les possibilités pour certains États de subir des « chocs asymétriques ». En effet, tant que les États conservent des structures économiques très contrastées, leurs économies risquent d’être affectées par des « chocs asymétriques », c’est-à-dire des chocs externes ayant des conséquences très contrastées selon les pays.
Par exemple, un événement négatif pour le tourisme international, affecterait plus durement des pays comme l’Espagne, la Grèce ou la France que d’autres pays de la zone.
Par ailleurs, les États peuvent subir des chocs internes. Face à ces chocs (externes asymétriques et internes), la politique monétaire commune peut difficilement agir puisqu’elle doit avant tout prendre en compte l’ensemble des intérêts de la zone.
Absence de coordination budgétaire en Europe
Les États ne disposent plus de l’instrument de la politique monétaire pour répondre à un choc affectant leur économie nationale et sont contraints dans leur politique budgétaire par le PSC.
La coordination des politiques économiques et en particulier des politiques budgétaires vise seulement à éviter les déficits excessifs. Il n’existe pas à ce jour d’outil ou d’instance permettant, à l’échelle de l’ensemble de la zone euro, de prendre des décisions de soutien conjoncturel à certains pays ou à l’ensemble de la zone.
Le budget de l’UE est très faible comparativement à celui des différents États et n’est pas destiné à la régulation macroéconomique. Chaque État mène donc sa propre politique économique sans réelle considération pour celle de ses voisins. Il a même pu être observé des phénomènes de concurrence fiscale (de la part de l’Irlande notamment).
Du fait de l’ensemble de ces caractéristiques, la zone euro ne constituait pas, dès le départ, une « zone monétaire optimale ».
La zone monétaire optimale
La « zone monétaire optimale (ZMO) » est un concept développé principalement par l’économiste et prix Nobel Robert Mundell dès les années 1960. La zone monétaire optimale se caractérise par un très fort degré d’intégration économique. Les critères permettant de définir la ZMO sont :
– l’homogénéité des préférences collectives (afin que les gouvernements cherchent à mener des politiques similaires)
– le degré d’ouverture entre les économies
– la diversité du tissu productif
– la mobilité des facteurs de production (travail et du capital) : ce critère pose particulièrement problème en Europe en ce qui concerne les travailleurs, dont la mobilité entre les différents États de la zone euro est très faible.
– la flexibilité des salaires.
Ces critères doivent permettre à la zone monétaire d’absorber des chocs asymétriques : si une région souffre plus que les autres, les travailleurs sont ainsi en mesure de se déplacer là où l’emploi est plus dynamique, les capitaux se rendent là où les investissements sont nécessaires, etc. Malheureusement la zone euro ne remplit pas les conditions nécessaires pour constituer une ZMO et les différents mécanismes mis en place pour limiter les risques inhérents à une union monétaire ne se sont pas révélés efficaces.
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