Baisse du taux d’épargne

la finance pour tous

L’Observatoire de l’Epargne Européenne a publié le 10 mai 2007 une étude sur l’évolution du comportement d’épargne et d’endettement des Français comparé à celui d’autres pays de l’Union Européenne entre 2002 et 2005. Les Français restent assez fourmis. Leur taux d’épargne global s’inscrit au troisième rang des principaux pays européens. Néanmoins entre 2002 et 2006, il a baissé de près de 1,4 points passant de 16,9 à 15,5 % du revenu disponible. C’est une nette rupture par rapport à la fin du siècle précédent. Source INSEE – Les tableaux de l’économie française-2006.

Que se passe-t-il ?

Les Français ont-ils cherché à soutenir leur consommation en mettant moins d’argent de côté, voire même en ayant davantage recours à l’endettement ? L’endettement a progressé au demeurant de façon raisonnable. Il n’a pas servi principalement à la consommation, mais à financer l’achat de logement. Les Français ont aussi augmenté leurs investissements financiers pour se constituer un capital. En d’autres termes, la baisse du taux d’épargne s’accompagne d’un accroissement de leurs efforts pour accroitre leur patrimoine. Selon les données de l’étude, l’investissement non financier des Français (effectué principalement dans l’immobilier) est passé de 8 à 9,4 % de leur revenu disponible, et le taux de placement financier a augmenté de 13,1 à 14,5 %.Comme l’indique par ailleurs une étude récente de l’Autorité des Marchés Financiers sur l’année 2006

Voir page 6 de sa lettre économique et financière du printemps 2007)->http://www.amf-france.org/documents/general/7803_1.pdf], la collecte nette des produits d’assurance vie s’est largement renforcée, tandis que les différents autres supports de gestion collective ont connu une augmentation modeste et que les achats de titres par les ménages demeurent globalement faibles.

Qu’est ce qui pousse les Français à agir de la sorte ?

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, mais le vieillissement de la population apparait comme une explication centrale. Il entraine le fait que les Français héritent plus tardivement, malgré l’augmentation des donations. Un nombre toujours croissant de ménages veut accéder à la propriété d’un logement et doit le faire en ayant recours à l’emprunt. Une fois le financement du logement effectué, l’effort d’investissement ne faiblit pas, là encore, à cause des perspectives d’allongement de la vie. Les ménages cherchent davantage à construire une épargne financière en prévision des besoins de revenu pour leur retraite et des risques de dépenses supérieures aux pensions du fait de la dépendance.