Dossier : la finance verte
Comment financer la croissance verte ? Comment collecter les ressources de financement ? Comment orienter « vertement » l’épargne ? Telles étaient les questions posées lors du colloque organisé par Paris Europlace, le 22 septembre 2009, à Paris, en présence de Michel Rocard et de Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie.
Epargne verte ?
Pour financer cette croissance, l’épargne verte existante est-elle satisfaisante ? Pour les professionnels financiers présents, il faut pour cela une ressource dédiée : le Livret de Développement Durable (LDD) collecte 6 milliards €, destinés à la protection de l’environnement. Mais la ressource du LDD ne suffit pas. Pourquoi ne pas créer un livret spécifique « Environnement » qui financerait toutes les filières ?
Il existe bien l’ISR (Investissement Socialement Responsable), mais son examen montre qu’il reste une niche, difficile à vendre aux clients et qui de surcroît, n’a pas pour seule vocation de financer les économies d’énergie ou la croissance verte. Pour une organisation consumériste comme « Testé pour vous » la spécificité des fonds ISR doit en outre être nuancée, leur contenu ne différant selon elle pas tant d’indices boursiers comme le CAC 40. Quoiqu’il en soit, des réseaux comme celui du Crédit Agricole ont mis en place des formations à l’ISR et les assureurs ont édicté en janvier 2009 une Charte sur le Développement Durable qui encourage notamment à la commercialisation d’une offre de produits ISR.
Au surplus, où est investi l’argent du LDD ? Les banques présentes ont reconnu qu’elles étaient encore très loin du respect de leur obligation d’affecter 10 % des ressources LDD à des prêts d’économie d’énergie. Et puis pourquoi par exemple l’épargne logement n’est-elle pas « verdie » ? On pourrait imaginer un produit d’épargne nouveau qui aille vraiment vers des activités non polluantes.
Prêts verts
Du côté des prêts, l’offre a profondément évolué en 3 ans. Le lancement de l’éco-prêt au printemps 2009 est un succès d’après les réseaux bancaires, les montants moyens progressent. Mais il faudrait améliorer la coordination entre les éco-prêts à taux zéro et les prêts verts (prêt écologique, crédit vert…). Il faudrait aussi mieux indiquer qui informe le particulier sur les travaux à réaliser ? Au départ, l’offre verte s’adressait aux CSP+. Pour les personnes en difficultés – il y aurait 2 millions de foyers en situation de « précarité énergétique » c’est-à-dire qui ont des difficultés à payer leur facture de chauffage – il y a la plupart du temps absence de garanties pour le prêt. Les pouvoirs publics (Commissariat général au développement durable) s’engagent à trouver des solutions…
Place de l’assurance ?
Dernière réflexion : la place de l’assurance dans la croissance verte. Quand on sait qu’auto et habitat sont de grands émetteurs de CO2, on mesure la responsabilité de la profession pour encourager (par les tarifs ? ) les assurés vers l’achat de véhicules moins polluants. L’investissement dans la croissance verte devrait être, selon Michel Rocard, l’un des secteurs prioritaires de l’affectation du futur grand emprunt annoncé par le Président Sarkozy.
Pour en savoir plus :
le site de l’Ademe
le site Croissance Verte