Les statistiques relatives aux comptes financiers des sociétés non financières pour l’année 2008 ont été publiées par la Banque de France dans ses Comptes financiers de la Nation.
2{300 milliards d’investissements2}
Les chiffres révèlent que l’investissement « réel » ( c’est-à-dire l’achat de biens d’équipement et la constitution de stocks) des entreprises n’a pas diminué en 2008, même si son rythme de croissance a diminué, passant de plus de 10 % à moins de 3 %. A noter que depuis le début 2009, on enregistre une chute de l’investissement ainsi défini.Mais les entreprises réalisent également des investissements financiers. Elles placent leur trésorerie, réalisent des fusions ou acquièrent des actions d’autres entreprises en France ou à l’étranger. En 2008, placements financiers et achats d’actions sont en baisse, représentant ensemble moins de 30% des investissements totaux des entreprises contre près de 40% en 2006 et 1/3 en 2007 année (durant laquelle les achats d’actions ont connu une forte croissance alors que les placements financiers s’étaient littéralement effondrés) . Au total, en 2008, les entreprises ont financé quelques 300 milliards d’investissement c’est-à-dire à peu près le niveau de 2006 et 10 milliards de moins qu’en 2007.
2{Moins de financement par les actions2}
De quelle façon financer les investissements ? Il y a trois possibilités : le recours aux bénéfices non distribués, c’est-à-dire à l’épargne des entreprises, aux emprunts et à l’émission d’actions et autres titres de participations.
En 2008, l’épargne a commencé à diminuer (passant de 151,6 milliards d’euros à 143,2 milliards).Cela ne doit pas surprendre compte tenu de la crise qui s’est accélérée au 4ème trimestre 2008 entraînant un ralentissement de la croissance de la valeur ajoutée et des profits. Mais cette régression n’empêche pas que la part de l’épargne dans les ressources utilisées pour financer l’investissement a augmenté (de 42,4 % en 2007 à 47,5 % en 2008). Les entreprises ont également continué de s’endetter de façon importante (90 milliards d’€). Le taux d’endettement des entreprises (montant du stock d’endettement/valeur ajoutée) est désormais de 121,4 %, contre 115,4 % en 2007. Ces hausses s’expliquent notamment par le recul massif du recours aux actions et participations ( 67,8 milliards d’€ contre 110 en 2007 et 81,7 en 2006).
L’évolution des comptes financiers des entreprises en 2009 sera riche d’enseignements quant aux stratégies adoptées en contexte de crise.