Cetelem a publié récemment les résultats du 21ème Observatoire de la Consommation. Pour cette étude, 12 pays européens sont concernés : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni, Russie et Slovaquie. 8 000 personnes y ont été interrogées.
Entre l’avant-crise, la crise et l’après-crise, qu’en est-il de la consommation ? Les experts s’attendaient à un franc recul du moral des consommateurs en 2009, qui n’a pas vraiment eu lieu. En revanche, les européens s’avèrent de plus en plus responsables. Le « mieux consommer » n’est plus un simple effet de mode.
L’épargne reprend des couleurs…
Du coté des intentions d’épargne, après l’éprouvante année 2009 pour les ménages, à la question « Dans les douze mois à venir, pensez-vous augmenter votre épargne ? », on note une forte augmentation (+50 %) pour passer de 22 % en 2009 à 34 % en 2010. La hausse de l’intention est particulièrement forte en Espagne, en Italie et au Portugal mais surtout en Russie : + 63 % ! Dans le match consommation/épargne pour la première fois depuis 10 ans, le solde est en faveur de l’épargne dans les quatre pays de l’Europe du Sud : Espagne, Italie, Portugal et France.
Pour ce qui concerne leur pouvoir d’achat, les ménages européens anticipent une baisse liée à une augmentation des dépenses contraintes et des arbitrages de plus en plus serrés. Ainsi en France, en 10 ans, le poids des dépenses contraintes (logement, santé) serait passé de 29,6 à 31,8% des dépenses totales. Comme les dépenses d’arbitrage (transport, vêtements, alimentation,…) ont baissé de 45,3% en 1998 à 42, 1% en 2008, l’observatoire en conclut que les marges de manœuvre financières des ménages ont baissé de plus de trois points en 10 ans.
… Et les européens plébiscitent le bio et les produits d’occasion
Et pour l’avenir ? 64 % des européens estiment que la crise va durablement changer leur mode de consommer, le chiffre atteignant 73 % en France. S’il n’est pas encore possible de distinguer tendances de fond et comportements face à la crise, la « consommation verte » se développe clairement : près de quatre Européens sur dix disent consommer régulièrement des produits bios. Déception en revanche pour l’achat de produits dits équitables : jugés pour 69 % des sondés comme trop cher, les produits équitables ne seraient achetés que par 10 % des européens, de façon occasionnelle. Le match produits bio/produits équitables tourne donc à l’avantage des premiers. Nouvelle tendance de consommation que souligne l’étude : l’essor du produit d’occasion. Rien qu’en France, 50 % auraient déjà acheté des produits culturels d’occasion. Viennent ensuite l’automobile, le vêtement et le jouet. Parallèlement à cet essor de l’occasion, l’étude confirme le développement de la revente de produits d’occasion « de particulier à particulier », le succès des brocantes et vide greniers, et surtout le recours aux sites spécialisés sur Internet.
En résumé, la crise modifie la consommation. Ce « mieux consommer » n’est pas un « moins consommer », mais un « consommer plus responsable » pour soi, pour les autres, voire pour la planète ! Et un nouveau « consommer économique » développant la revente, l’occasion, le bio.