L’Observatoire des crédits aux ménages vient de rendre public son rapport pour l’année 2007. Cet organisme publie chaque année depuis 20 ans une enquête sur le comportement des Français à l’égard du crédit à la consommation et du crédit immobilier. Revenons sur les grandes tendances de l’année passée.
Hausse du nombre de crédits détenus par les ménages
Fin 2007, selon l’Observatoire, 13,8 millions de ménages avaient un ou plusieurs crédits, soit 52 % des ménages français (52,9 % des moins de 30 ans et 25,7 % des plus de 65 ans). C’est l’un des taux les plus élevés depuis 1989, date de la première enquête. Soit une hausse de 450 000 ménages supplémentaires par rapport à 2006.
Durant l’année 2007, plus de 10 millions de contrats de crédits ont été accordés aux ménages par les banques soit une augmentation de 5,2 % par rapport à l’année précédente.
Ainsi, un certain nombre de ménages ont contracté un crédit, certains en ont cumulé plusieurs tandis que d’autres ont fini de les rembourser. Au total, le nombre de ménages endettés a augmenté de 450 000 entre le début et la fin de l’année.
En ce qui concerne le crédit à la consommation, 33,2 % des ménages ont eu recours en 2007 à ce type de prêt. Pour les moins de 30 ans, le chiffre s’élève à 36,8 %. Pour 2 jeunes sur 3, ce crédit finance l’achat d’un véhicule personnel (voiture ou moto). Un peu plus d’un quart (21 %) des « seniors » remboursent un crédit à la consommation.
Pour le crédit immobilier, on constate une légère hausse. Ainsi, 30,6 % des ménages avaient contracté ce type de crédit l’année dernière contre 30,2 % en 2006. Désormais, la durée moyenne du prêt se situe à 19 ans.
Jeunes : encore plus de crédit immobilier
Le taux de détention de crédit immobilier progresse durablement chez les moins de 30 ans. Ils ont été 20,3 % à avoir recouru à un tel crédit, contre 13,2 % en 2001. Selon Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université de Nanterre et directeur de l’étude, la situation s’explique par « de bonnes conditions d’octroi, un arbitrage plus favorable à l’achat qu’à la location, et des aides familiales facilitées par les dispositifs publics ». A titre de comparaison, sur la même période, 23,5 % des 55/64 ans avaient souscrit un prêt immobilier et seulement 8,2 % des plus de 65 ans.
Poids des remboursements : une perception plus négative
La perception du poids des charges de remboursement se détériore. Ainsi, 48,8 % des ménages considèrent que leur remboursement est « supportable ou très supportable » contre 52,9 % en 2006 ; 11,7 % pensent « qu’il est trop élevé » ; ils étaient 9,3 % en 2006. Enfin, 6,2 % des ménages interrogés évaluent leur dette comme étant « beaucoup trop élevée », soit + 1,7 point de plus qu’en 2006 (4,5 %).En raison de la dégradation de leur environnement financier, l’étude montre que 5,1 % des ménages sont considérés comme fragiles [Ménages fragiles : il s’agit de ménages devant faire face à au moins une des situations suivantes :
-
dépôt d’un dossier en [commission de surendettement
des charges estimées comme beaucoup trop élevées,
des dettes qui apparaissent comme étant « nécessaires » à la vie courante]] dont 17,2 % de jeunes ménages et 13,1 % des seniors.
Des envies de crédit qui persistent
Pour autant, les intentions de recours au crédit dans les mois à venir continuent d’augmenter. 5,8 % de l’ensemble des ménages envisagent d’avoir recours à un crédit immobilier dans les 6 prochains mois, (4,9 % en 2006) et 5,1 % (4,5 % en 2006) à un crédit affecté (pour l’achat d’un bien précis comme une voiture ou pour effectuer des travaux d’habitat).L’étude conclue que « les intentions d’endettement exprimées par les ménages laissent attendre une nouvelle hausse de la part des ménages détenant un crédit en 2008 ».