En octobre 2008, les banques françaises soutenues par l’Etat se sont, engagées, en contrepartie des aides reçues, à accroître leurs encours de crédit à l’ensemble des secteurs et des acteurs de l’économie française de 3 à 4% sur l’année 2009.
Cet engagement risque d’être difficile à tenir. En juin 2009, selon les statistiques publiées par la Banque de France, le taux annuel de progression des crédits aux ménages et aux entreprises s’est encore ralenti, passant de 4,6 à 3,5% entre le mois de mai et le mois de juin. Sur le dernier trimestre les crédits a même légèrement diminué. La décélération des crédits aux ménages, enregistrée en rythme annuel et trimestriel, est essentiellement imputable aux crédits à l’habitat et aux crédits de trésorerie, alors que, s’agissant des entreprises, les PME sont davantage concernées par le ralentissement, que les grandes entreprises.
Offre ou demande ?
Le ralentissement des crédits, surtout s’il devait continuer de s’aggraver, rendrait encore plus difficile les conditions d’une reprise de la croissance.
Mais quels en sont les causes ? S’agit il d’un problème d’offre (durcissement des conditions de crédit par les banques) ou d’un problème de demande ? (comme dit l’adage : « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif »).
Les banques font valoir la poursuite de la diminution de la demande de crédit, quoique dans de moindres proportions qu’aux deux derniers trimestres de l’année 2008 et notamment la panne du marché de l’immobilier.
Mais selon l’enquête trimestrielle de la Banque de France sur la distribution du crédit, publiée le 29 juillet 2009, il y a eu « poursuite du resserrement des critères d’octroi au 2e trimestre 2009, dans des proportions toutefois bien moindres qu’au cours des trimestres précédents », alors que la demande de crédit était « en repli modéré ».
L’enquête trimestrielle de la Banque Centrale Européenne sur le même sujet publiée également le 29 juillet, montre que la poursuite du durcissement de conditions d’octroi des prêts bancaires concerne toute la zone Euro, souvent même de façon plus brutale qu’en France.
En savoir plus :
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les statistiques mensuelles de la Banque de France.
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l’enquête trimestrielle de la Banque de France.
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l’enquête trimestrielle de la BCE ( anglais seulement).