Deux enquêtes traitant des comportements d’épargne des Français ont été publiées par le Cercle des Epargnants (CDE) et la Fédération Française des Sociétés d’Assurance (FFSA).
La FFSA a publié le 2 avril une enquête commandée à Ipsos-Logica Business Consulting sur les liens entre l’évolution du régime fiscal et les comportements d’épargne. Le cercle des épargnants, association spécialisée sur les questions relatives à l’épargne et la retraite a présenté son enquête annuelle réalisée par l’institut CSA et le CECOP (Centre d’études et de connaissance sur l’opinion publique).
Repères sur les principaux résultats de ces deux enquêtes dont les résultats sont largement convergents.
Les Français, des fourmis inquiètes
Les Français restent inquiets en ce qui concerne l’environnement économique et social. Du coup ils restent plutôt « fourmis » que « cigales » en privilégiant l’épargne de précaution. L’enquête menée pour le Cercle des Epargnants constate que 35 % des sondés ont déclaré vouloir épargner plus en 2011 par sécurité, soit 12 % de plus qu’en 2010.
Mais il semble que la crise a eu aussi pour conséquence d’amoindrir les réserves des ménages, obligés parfois de puiser dans leur épargne. L’enquête de la FFSA indique que 29 % des sondés comptent désépargner dans les six prochains mois et que 19 % l’on fait en 2010.
Les retraites toujours au cœur des inquiétudes
L’enquête du Cercle des Epargnants montre que la famille et la retraite sont les principaux moteurs de l’épargne. Ces deux sujets gagnent respectivement 5 et 8 points dans le classement des motifs pour épargner par rapport à 2009.
La question du financement des retraites est toujours d’actualité. Malgré la réforme, 57 % des sondés restent inquiets pour leur retraite qui reste un motif fort d’épargne. 54 % des sondés, soit 1 point de plus qu’en 2009, disent épargner en vue de leur retraite.
Cependant, il apparait que seulement 16 % des sondés épargnent régulièrement dans ce but et 6 % par un versement annuel. Comme pour le reste, l’épargne retraite c’est quand on peut.
La dépendance, une préoccupation mais pas une priorité pour l’épargne
L’enquête du CDE montre que, si la question de la dépendance préoccupe une part croissante de Français, elle reste en 4e position des motifs d’épargne de ceux-ci. Mais elle est la priorité des plus de 65 ans. En ce qui concerne le financement de la dépendance, un gros tiers des Français opte pour un « système d’assurance volontaire » et un petit tiers pour un système « d’assurance obligatoire ». Ils sont par contre seulement 7 % à retenir l’idée d’une hausse de la CSG et 11 % celle d’une reprise des droits de succession. Encore une fois le financement de la dépendance est soumis à la capacité d’épargne des personnes.
« Pas Touche » à l’assurance-vie : la fiscalité du patrimoine en question
Les deux enquêtes abordent le sujet de la réforme de la taxation du patrimoine. L’enquête FFSA met en évidence que seuls 33 % des Français pensent que la réforme fiscale va dans le bon sens.
Nombreux sont ceux qui ne se sentent pas concernés (82 % pensent que la réforme n’améliorera pas la condition de leur foyer) et anticipent un « cadeau » fiscal pour les plus aisés selon l’enquête FFSA.
Selon l’enquête du CDE, 62 % des sondés sont favorables à la suppression du bouclier fiscal mais 70 % sont contre la suppression de l’ISF.
Par ailleurs, les deux enquêtes soulignent l’attachement des Français à l’assurance vie. 94 % des sondés se prononcent contre l’alourdissement de la fiscalité sur l’assurance vie (enquête CDE) et 66 % des sondés estiment l’assurance vie comme un moyen stable et sûr d’épargner (Sondage FFSA). Ainsi, en cas d’alourdissement de la fiscalité sur l’assurance vie, 59 % des interrogés envisagent un changement de stratégie d’épargne, 35 % privilégiant d’autres supports et 24 % fermant leur contrat d’assurance-vie (enquête FFSA). La menace est loin d’être théorique, puisque 64 % des encours de l’assurance-vie ont plus de huit ans, durée à partir de laquelle les plus-values sont partiellement exonérées (abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule et du double pour un couple).
Aller plus loin : Sondage 2011 du Cercle des Epargnants CSA-CECOP