Le colloque organisé le 16 avril 2008 à Bruxelles par le Groupement européen des Caisses d’Epargne et par l’Institut mondial des Caisses d’Epargne sur l’information et l’éducation des consommateurs dans le contexte de l’ouverture des marchés de la banque de détail a été l’occasion de faire le point sur les initiatives et les expériences développées des deux cotés de l’Atlantique.
L’importance qu’il y a à développer l’éducation financière à l’école a été une fois de plus soulignée, notamment par les représentants de la Commission européenne. « Je suis convaincu que les Etats qui introduiront de l’éducation financière dans les programmes scolaires créeront sur le long terme un avantage compétitif pour leur économie » a affirmé David Wright, le directeur général adjoint marché intérieur et services. La Commission, qui a publié en décembre 2007 une communication sur l’éducation financière , a des pouvoirs limités en matière d’éducation. Elle a cependant annoncé à l’occasion de ce colloque le lancement prochain d’un programme d’élaboration d’un module de formation des enseignants dans le domaine de l’éducation financière. Le programme a été doté d’un budget d’1 million d’€. Ce projet sera entrepris avec l’aide de pédagogues et d’experts en finances du réseau universitaire européen de formation continue (European Universities Continuing Education Network) qui ont déjà mis en place le programme Dolceta destiné à l’éducation continue des adultes.
La question de l’information des consommateurs, et notamment de l’information donnée avant la signature des contrats, apparait elle aussi essentielle. C’est vrai aux USA – crise des subprimes oblige, mais les consommateurs européens expriment également une large insatisfaction selon une étude publiée en janvier 2008 par la Commission.Tous les acteurs – banquiers, représentants de consommateurs, régulateurs – semblent d’accord sur les principes : l’information doit être claire, compréhensible, objective, adéquate. Mais dans la pratique les choses sont évidemment plus complexes. Les banquiers mettent en avant les dangers d’une sur-réglementation. Elle alourdit excessivement les coûts et risque d’aboutir paradoxalement à un détournement de l’offre au profit d’ acteurs non réglementés. Aux USA ce ne sont pas les banques de proximité mais des courtiers non encadrés par la réglementation bancaire qui ont distribué les crédits hypothécaires subprimes.
Autre difficulté, la conciliation de la « qualité » et de la « quantité » de l’information complète et de l’information utile. Trop d’information tue l’information. Les régulateurs cherchent la solution dans la mise en œuvre de fiches types adaptées à chaque domaine (Crédit à la consommation, crédit immobilier et hypothécaire, instruments de placements collectifs etc.). Le choix des informations clés fait ainsi l’objet de tests organisés par la Commission auprès des consommateurs européens. Elle espère aboutir à ce que ceux-ci bénéficient ainsi des informations clés et comparables sur les offres des différents fournisseurs.