La Banque de France a publié le 23 février un tableau comparatif de l’endettement des ménages, des entreprises et des administrations publiques (Etat, collectivités locales et sécurité sociale) au 3ème trimestre 2009 en France, aux Etas Unis, au Japon, en Allemagne et au Royaume Uni. Il ressort notamment de cette enquête que les ménages français sont deux fois moins endettés que les Américains et les Britanniques.
Tout d’abord quelques mots d’explication sur les définitions :
Le taux d’endettement des ménages est ici pris au sens du rapport entre les encours de crédits accordés aux ménages par des institutions financières et leur revenu disponible brut. C’est une indication globale de l’ampleur de l’endettement relativement au revenu, mais le prélèvement effectif sur le revenu dépendra de la durée moyenne des emprunts et des taux d’intérêts pratiqués. Ainsi défini, le taux d’endettement moyen des ménages français est au 3ème trimestre 2009 de 75 %.
Il s’agit d’une définition différente du taux d’endettement qu’il faut calculer lorsque vous envisagez de prendre un crédit et qui sera un des critères déterminant de la réponse de votre banquier. Dans ce cas le taux d’endettement est le rapport entre les charges financières (mensualités) liés à l’ensemble de vos emprunts et votre revenu mensuel. 30 % est considéré comme une limite à ne pas dépasser.
Pour en savoir plus : « ne pas confondre taux d’endettement et … taux d’endettement ».
Deux fois moins endettés en moyenne que les ménages américains
Le taux d’endettement au sens dette /revenu disponible des ménages français est donc en moyenne de 75 %. C’est deux fois moins que celui des ménages américains (157,6 %) et du Royaume Uni (146,4 %). C’est aussi sensiblement inférieur à celui des ménages espagnols (130 %), japonais (100 %) et allemands (90,8 %), mais plus que les ménages italiens (59 %).
Pourquoi ces écarts ? D’une part, les dépenses sociales et publiques diffèrent selon les pays (études payantes ou non, couverture sociale dans le domaine de la santé). D’autre part, le poids des emprunts immobiliers et notamment le fonctionnement des divers emprunts hypothécaires a un coût variable.
Les différences sont également sensibles avec la crise : par rapport au 3ème trimestre 2008, ce ratio diminue très nettement aux États-Unis et au Royaume-Uni, plus modérément en Allemagne, alors qu’il s’inscrit en hausse dans les autres pays et notamment en France (ce qui confirme ainsi que la production de crédits aux ménages s’est poursuivie, même si l’investissement en logement s’est sensiblement ralenti).