Un communiqué de l’AMF
L’Autorité des Marchés Financiers ( AMF) a publié le 17 décembre 2008 un communiqué de presse annonçant avoir mis en ligne une recommandation à destination des sociétés de gestion financières gérant des OPCVM de droit français.
Un nombre « significatif » d’OPCVM pourrait être touché dans des proportions variables. L’exposition au risque « Madoff », c’est-à-dire les pertes totales maximales, pourrait être de plusieurs centaines de millions d’€.
Ceci n’a rien à voir avec les annonces des expositions potentielles des banques en leur nom propres, dont l’estimation actuelle globale est d’environ 1 milliard d’€ pour les banques françaises.
Rappelons que l’on compte en France plus de 12 000 OPCVM, représentant un encours d’actifs d’environ 1500 Milliards d’€. Plusieurs dizaines seraient concernés.Les ménages ne représentent qu’une partie des investisseurs dans les OPCVM, dans lesquels investissent également des entreprises, des investisseurs institutionnels, des fonds privés d’investissement.
Quels sont les OPCVM exposés ?
L’AMF n’a pas à ce stade identifié d’OPCVM de droit français qui aurait confié la conservation ou la gestion de leurs titres à des entités liées à l’affaire Madoff ni d’OPCVM ayant directement investi dans des fonds Madoff. S’il devait y en avoir, ce serait l’entité française qui serait responsable vis-à-vis des clients.
Mais seraient néanmoins indirectement impactés des fonds, qu’on appelle fonds de fonds car ils sont pour partie investis dans des fonds de droit étranger, qui seraient, eux, susceptibles d’être directement affectés. L’AMF cite le cas de « plusieurs fonds d’investissements luxembourgeois et irlandais ».
Comment les épargnants peuvent-ils savoir si l’OPCVM dans lequel ils ont investi est concerné ? Sans doute peuvent-ils poser la question au distributeur de l’OPCVM mais il n’est pas certain que lui-même puisse donner dès aujourd’hui des renseignements pertinents.
En effet, c’est à la société de gestion de l’OPCVM (entité distincte) qu’il revient de prendre très rapidement un certain nombre de décisions, parmi lesquelles,
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la suspension éventuelle de souscription et de rachat des parts dans l’attente d’une clarification de leur situation ;
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la diminution éventuelle de la valeur liquidative de leur titre qui serait liée à l’affaire Madoff,
et qu’il reviendra également, comme le rappelle l’AMF, de donner des informations aux investisseurs.
Mais le grand public ne devrait pas être concerné. Le ministre Christine Lagarde et le nouveau président de l’AMF, Jean-Pierre Jouyet ont tenu à rassurer les épargnants. « Cela ne porte que sur des investisseurs avisés, professionnels, qui disposent en général de fortunes importantes. Il n’y a aucun fonds grand public qui soit impliqué et aucun fonds où il y ait des petits épargnants » a déclaré ce dernier le 18 décembre. Dans un communiqué, l’AMF a précisé que seulement « 8 % du risque – estimé à 500 millions d’euros – concerne des OPCVM distribués au grand public« .
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Pour aller plus loin : « Liste de questions – réponses relatives à l’affaire Madoff« , publiée par l’AMF.