L’inflation est de retour….3,2 % en un an (de mars 2007 à mars 2008). Un taux qui s’explique en partie par la hausse des prix du pétrole (+ 20% en moyenne sur un an) et des produits alimentaires (+5 % en moyenne sur un an). Cette hausse des prix touche tous les postes de la consommation courante (énergie, services, produits manufacturés).
Inédite depuis 1991, l’inflation devrait se poursuivre jusqu’en juin selon l’INSEE. Quelles sont les conséquences de cette hausse ? Qui en profite ? Qui en pâtit ? Petit aperçu.
Les consommateurs ?
L’accélération de la hausse des prix (3,2 % en un an) n’est pas suivie par celle des salaires (+2,6 % en 2007) et des revenus. Les consommateurs ont donc tendance à perdre du pouvoir d’achat. Ils consomment moins (-1,7 % en mars sur dépenses de produits manufacturés selon l’INSEE) ou piochent plus facilement dans leur épargne pour maintenir leur niveau de dépenses. Ce qui a pour conséquence de ralentir la demande intérieure et donc d’avoir un effet négatif sur la croissance. Les consommateurs sont donc les premiers concernés par la hausse des prix.
Les salariés ?
Le Smic va connaître une réévaluation de 2,3 % au 1er mai conformément à ce que prévoit la loi lorsque l’inflation dépasse les 2 %. Cette hausse du salaire minimum va toucher un peu plus de 2 millions de personnes. Un petit « plus » qui ne sera pas de trop dans le contexte actuel. Les plus bas salaires étant les plus sensibles à l’inflation.
Pour les autres salariés, il n’existe pas d’indexation automatique (partielle ou totale) des salaires sur les prix qui leur permettrait d’éviter la baisse de leur pouvoir d’achat. L’insertion dans le contrat de travail d’une clause d’indexation des salaires que ce soit sur le niveau général des prix ou sur celui des salaires ou du SMIC est interdite.. L’évolution des salaires sera fonction des négociations sociales… ou des conflits sociaux ! Néanmoins, la Banque centrale européenne, insiste sur le fait cette indexation alimenterait la hausse des prix, et qu’elle doit être évitée.
Pour les retraités, l’inflation est vécue souvent comme réductrice du pouvoir d’achat. Car les pensions sont indexées sur l’augmentation prévisionnelle des prix sur l’année suivante. Ce qui a pour conséquence d’entraîner un effet retard sur la réévaluation des pensions actuelles.
Les épargnants ?
L’inflation réduit le taux de rendement de l’épargne. Comment ? Le taux d’intérêt versé sur les livrets d’épargne réglementée est indexé entre autre sur l’évolution des prix. La clause d’indexation s’applique tous les 6 mois et donc avec un certain retard. Ce qui pénalise en partie les épargnants. En ce qui concerne l’épargne non réglementée, il n’y a pas d’indexation automatique. Par conséquent, l’inflation pénalise notamment ceux qui ont effectué des placements à taux fixes, en obligations, par exemple.
Les emprunteurs ?
La logique est l’inverse de celle des épargnants. Ainsi, la valeur nominative de votre emprunt est inchangée mais sa valeur réelle est minorée par le taux de l’inflation. Ceci est vérifiable si votre taux d’intérêt est fixe.