La crise financière en cours conduit les banques centrales (Banque Centrale Européenne, Fédéral Reserve Bank, Banque du Japon, Banque d’Angleterre, Banque de Russie,…) à « injecter » massivement des liquidités dans l’économie. Que faut-il comprendre par le terme d’injecter ? Petite explication monétaire.
Tout d’abord, il faut bien comprendre que cette « injection » n’est pas un don, n’est pas gratuit. Il s’agit d’un prêt de liquidités proposé par les banques centrales aux banques commerciales. Ce prêt à court terme peut être d’une durée variable : un jour, une semaine, un mois, trois mois, et a un coût pour la banque (voir plus bas).
En outre, en contrepartie de ce prêt, les banques apportent à la banque centrale des garanties. Ce sont les actifs qu’elles possèdent comme des valeurs mobilières ou des prêts …
Comment les banques centrales injectent-elles ces liquidités ? En créant de la monnaie centrale. Seules habilitées à créer cette monnaie centrale, les banques centrales refinancent les banques commerciales en liquidité bancaire sur le marché monétaire selon les besoins et en fonction de la politique monétaire.
Attention cependant : si théoriquement le Banque centrale européenne peut créer de façon illimitée de la monnaie centrale, elle doit aussi respecter un de ses objectifs fondateurs qui est de contenir l’inflation dans la zone euro.
Comment ça marche ? Les banques demandent à la banque centrale un certain montant de liquidités, et lui proposent un taux de rémunération. Une fois les offres des banques recueillies, la banque centrale va fixer un taux minimum d’intérêt payé par les banques qui aura été fixé en fonction des sommes et des taux proposés, et distribuer ensuite les liquidités.
Toutefois, le plan de sauvetage public décidé par l’Eurogroup dimanche 12 octobre montre que dans une situation de blocage du crédit interbancaire comme on la connait aujourd’hui, les injections de liquidités par les Banques centrales ne suffisent pas. Les Etats s’engagent maintenant à apporter leurs garanties aux nouvelles opérations interbancaires pour une durée pouvant aller jusqu’à cinq ans.
Pour en savoir plus :
Sommet des Etats de la zone euro, palais de l’Elysée, dimanche 12 octobre 2008
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