{Tel était le thème de la conférence organisée sous l’égide de l’Institut pour l’Education Financière du Public lors du salon Actionaria à la Porte Maillot à Paris le 19 novembre 2010. Animée par Sophie Lotier, Responsable Communication de La finance pour tous / IEFP, Georges Pauget président de l’IEFP, Olivier DAVANNE, Gérant de DPA INVEST, Membre du Conseil Scientifique de l’AMF et membre du conseil d’administration de l’IEFP et Didier CAMPA, Porte Parole de la politique de gestion d’{AVIVA INVESTORS France.}}
A l’heure de la réforme des retraites, le sujet est plus que jamais d’actualité. Epargner pour avoir un complément de revenu pendant sa retraite, pourquoi pas puisque l’investissement en action est réputé être, sur le long terme, le type de placement le plus rentable. Mais la crise actuelle, venant après le choc boursier de 2000, peut faire douter de l’adage. Le placement actions souffre d’une mauvaise image. Faut-il néanmoins investir en bourse pour préparer sa retraite ?
Georges Pauget donne une réponse en quatre conseils :
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En premier lieu, il s’agit de s’inscrire dans une démarche de planification personnelle en fonction de son âge, de sa situation professionnelle, familiale, patrimoniale, des revenus complémentaires que l’on veut obtenir. Les choix seront nécessairement différents selon que l’on s’engage dans une épargne en vue de la retraite à 35 ou 55 ans, si on est ou non propriétaire de son logement….
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Deuxième élément à prendre en compte, les choix de placements doivent être en rapport avec la plus ou moins grande acceptation personnelle du risque. Si on n’aime pas le risque et que l’on a investi 40 ou 50 % de son épargne en actions, les baisses des cours qui peuvent durer plusieurs années peuvent être très difficiles à supporter.
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Troisième conseil, le niveau de risque pris peut être plus élevé lorsque la durée de l’épargne est encore longue qu’à l’approche de la retraite où il faut privilégier la sécurisation de son capital.
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Enfin, effectuer des placements régulièrement et non pas en une seule fois permet de neutraliser l’impact des cycles boursiers.
Olivier Davanne est d’accord avec Georges Pauget. Néanmoins compte tenu de l’ampleur des cycles boursiers, le moment où l’on investit en bourse est important. Certes, admet-il, sur le long terme, les actions rapportent 7 à 8 % de rentabilité annuelle, déduction faite de l’inflation (la rentabilité est calculée en ajoutant les dividendes eux-mêmes réinvestis et l’évolution des prix des actions). Mais, les perspectives de gain à l’horizon de 10, 20 ou 30 ans dépendent malgré tout des prix d’achat. Il est légitime de se demander si la situation actuelle correspond à un moment plutôt favorable ou non pour investir en bourse dans une perspective de long terme.
Selon lui le moment est plutôt favorable pour un investissement de long terme. Les prix des actions correspondent à quelque 12 ans et demi de bénéfices, ce qui est peu élevé et permet d’espérer raisonnablement des niveaux de rendement de 9 % sur les placements actions aux USA et de l’ordre de 11 % dans la zone Euro. Mais, bien entendu rappelle-t-il, il existe toujours un risque sur les profits lorsque l’on investit sur le très long terme car on n’est pas à l’abri d’événements extrêmes (guerre, choc de matières premières, protectionnisme…) et parce qu’il n’existe pas de certitudes que la part des profits rapportée au chiffre d’affaires des entreprises reste continuellement aux niveaux élevés actuels.
Accéder à la présentation de Olivier Davanne
Pour Didier Campa, les actions sont incontestablement ce qui rapporte le plus sur le très long terme. Certes, les 10 dernières années ont été une décennie perdue pour les investissements en actions. Mais l’accumulation d’événements extrêmes (crack boursier de 2000, attentat du 11 septembre 2011, guerre d’Irak et crise financière) a été exceptionnelle dans cette décennie.
Les principales sociétés cotées vont profiter d’une croissance mondiale qui devrait être assez forte, notamment dans les pays émergents.
Tout comme Georges Pauget, il insiste pour recommander, d’acheter progressivement, avec régularité, à petits pas. En pratiquant de la sorte on n’achète pratiquement jamais au plus haut ni au plus bas et on élimine les effets du cycle. Il ne faut bien entendu jamais oublier la règle d’or de la diversification. Et il ne faut pas se comporter comme un trader, acheter et vendre ses actions sans cesse, mais s’inscrire dans une optique de détention de longue durée, ce qui n’empêche pas de faire le point régulièrement sur les évolutions des entreprises et des secteurs. Si durant les 30 dernières années, la rentabilité des actions a pu être fondée surtout sur les plus-values réalisées, dans l’avenir elle devrait reposer beaucoup sur la capitalisation des dividendes.