L’INSEE vient de publier une étude sur l’évolution de la consommation et des prix en 2008. Elle montre que, comme le roseau de la fable, la consommation plie mais ne rompt pas. Le ralentissement est général. Des inflexions sensibles dans plusieurs domaines marquent peut être le point de départ de changements plus durables.
Une croissance de la consommation encore positive mais ralentie
La croissance de la consommation des ménages (en volume) ralentit par rapport à 2007 (+ 2,4 %) mais reste positive à 1 %. Cette hausse est la plus faible depuis 10 ans.
Différents faits marquants :
-
Les achats de biens et services des technologies de l’information et de la communication continuent à croître mais ralentissent sensiblement (+ 6,9 % en volume, contre 14,4 % en 2007).
-
Les biens et services de loisirs augmentent peu (+ 2,1 %, après + 6,5 % en 2007).
-
Les dépenses de transport sont en baisse (-2,3 %), particulièrement du fait de la chute du marché automobile (baisse de 5,3 %) : malgré un nombre de nouvelles immatriculations relativement stable (-0,7 %), c’est la préférence massive pour les petites cylindrées (moins chères) qui explique la forte baisse en valeur du marché automobile.
-
Les dépenses de santé restant à la charge des ménages poursuivent leur hausse à 5,9 % (4,2 % en 2007), ce qui s’explique notamment par l’instauration de franchises sur les boîtes de médicament.
-
La consommation de produits alimentaires progresse peu en volume (+ 0,1 %) mais nettement en valeur (+ 5 %) du fait de la hausse des prix (+ 4,9 % contre 1,3 % en 2007).
Le pouvoir d’achat en berne
Du fait, notamment, de l’augmentation marquée du coût des produits alimentaires et énergétiques, la hausse des prix a été, en moyenne en 2008, plus marquée qu’en 2007 (2,8 %, contre 2,1 %). Comme, dans le même temps, le revenu disponible des ménages n’a crû que de 3,4 % (5,2 % en 2007), le pouvoir d’achat a peu progressé. D’autant que la population augmente, ce qui signifie que, par unités de consommation, le pouvoir d’achat stagne. Les dépenses « pré-engagées » ont continué d’augmenter, particulièrement celles liées au logement (loyer, chauffage, éclairage…), qui comptent désormais pour 25,4 % de la consommation des ménages, contre 24,9 % en 2007. Dans ces conditions le pouvoir d’achat du revenu à la disposition des ménages après ces dépenses (que les auteurs de l’étude appellent le pouvoir d’achat « arbitral ») diminue de 0,7 %. Cette diminution est notamment l’un des vecteurs du sentiment de « perte du pouvoir d’achat ».
Pour maintenir leur niveau de consommation, les ménages ont donc légèrement diminué leur taux d’épargne, de15,6 % à 15,3 %.
la distinction entre consommation en valeur et en volume