Trois tendances sont mises en relief. Tout d’abord, l’intérêt croissant que suscite la microfinance en France. De nombreux rapports et études ont été produits. Le cadre réglementaire nécessaire au développement du microcrédit est désormais bien en place.
Ensuite une prise de conscience de ce sujet dans la profession bancaire. Et enfin une promotion soutenue du microcrédit émanant des pouvoirs publics, notamment par l’intermédiaire de la Caisse des dépôts et consignations, gestionnaire du Fonds de cohésion sociale.
La microfinance regroupe trois notions distinctes: le microcrédit, la microassurance et l’épargne solidaire.
Le microcrédit
Le microcrédit, qui vise tout particulièrement les personnes n’ayant pas accès au crédit classique, a connu une progression importante mais inégalitaire. Si le microcrédit professionnel a atteint la maturité, l’Observatoire de la microfinance pointe la faiblesse du microcrédit personnel. Il reste donc aux banques à développer leur offre auprès des ménages modestes.
En 2009, les microcrédits professionnels, garantis par le Fonds de cohésion sociale, ont ainsi progressé de 38 %, voyant leur nombre atteindre 20.384. 5 520 microcrédits personnels garantis ont été distribués par les établissements financiers, soit près de 55 % de plus qu’en 2008. Depuis 2005, 11 519 microcrédits ont été octroyés pour un montant nominal total de 26,1 millions d’euros, soit un montant moyen par prêt de 2 263 euros.
Selon le rapport, le microcrédit personnel devrait, si les acteurs se mobilisent, s’accroitre fortement dans les années à venir. C’est donc l’enjeu des prochaines années, qui constitue un levier d’amélioration de l’accessibilité au crédit bancaire. Si 98 % de la population française dispose d’un compte bancaire, un gros quart en effet n’a pas accès au crédit bancaire classique.
Le taux de défaut de ces crédits, qui se caractérisent par la présence d’un accompagnateur auprès de l’emprunteur – une spécificité française -, est très faible, inférieur à 1%.
Le Président de l’Observatoire Michel Camdessus attire particulièrement l’attention sur la responsabilité des banques. « Leur contribution, souligne –t-il, peut revêtir des formes très diverses suivant la nature et la clientèle des différents réseaux. Elle demeure une des clés d’un véritable décollage du microcrédit dans notre pays ».
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L’épargne solidaire
Sur l’année 2009, le secteur de l’épargne solidaire, épargne dont les critères de choix se réfèrent à des valeurs éthiques et pas exclusivement à des motivations financières, a connu une nouvelle progression spectaculaire. En effet, l’encours d’épargne solidaire s’est établi à près de 2,4 milliards d’euros, soit une hausse de 47%, par rapport à l’an passé. Si toutes les familles de placements ont connu des taux de croissance proches de 20%, c’est l’épargne salariale qui a le plus progressé avec un taux de croissance de 109%.
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La micro-assurance
La micro-assurance est définie comme une assurance à destination des populations à faibles revenus, exclues du système financier classique. En France, elle est encore largement méconnue, non seulement du grand public mais également de nombre d’assureurs eux-mêmes, et est exclusivement limitée aux créateurs d’entreprises. Dans les pays émergents, elle se répand déjà à l’ensemble des classes moyennes.
Deux programmes de micro-assurance sont pourtant actuellement en cours. Le premier par le pionnier Entrepreneurs de la cité (AG2R, La Mondiale, April Group, CNP Assurances, CFDP Assurances, La Matmut, La Banque Postale, La Caisse des Dépôts) gérait 700 contrats en Mars 2009. Le second dans le cadre d’un partenariat entre AXA et la Macif a connu sur 2008 un bilan très positif avec la souscription de 549 contrats.
Les résultats qualitatifs sont intéressants mais les résultats quantitatifs de ces deux programmes montrent encore le faible développement de ce type d’assurance en France.
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