Le 65ème forum d’Iéna du Conseil Economique et Social qui s’est tenu le 31 mars 2009, était consacré à l’assurance-vie et à ses deux aspects, outil d’épargne et instrument de développement économique. Retour sur quelques données clés dans ce domaine.
Outil d’épargne
Selon Gilles Benoist, directeur général de CNP Assurances, leader français de l’assurance de personnes avec 29 milliards de collecte et 250 milliards d’encours en 2008, la crise a conduit les épargnants à se recentrer sur un objectif de sécurité (les souscriptions en unités de compte ont sensiblement diminué au profit des fonds en euros). Au-delà, les évolutions de long terme poussent les Français à se préoccuper de plus en plus de leur retraite et du risque de dépendance, et doit inciter les assureurs à réadapter leurs gammes de produits (en ré-introduisant de l’assurance décès dans les produits d’assurance vie par exemple). Pour en savoir plus sur la distinction assurance-vie/assurance décès, voir notre vidéo de la gamme « tout bien compté ».
Autre donnée essentielle rappelée au cours de ce colloque : l’espérance de vie à la retraite était de 10 ans en 1950, elle est de 25 ans aujourd’hui. Selon le président de Swiss Life France, la retraite devrait se préparer sur 30-40 ans, dès la fin des études.
Pour en savoir plus sur la préparation de la retraite, consultez notre rubrique « préparer sa retraite »
Pour Corinne Griffond, représentant l’UNAF, l’épargnant a besoin de comprendre ce qui s’est passé, veut être sûr que les produits toxiques ne seront plus utilisés. Il a également besoin de transparence sur les placements qui lui sont offerts, c’est-à-dire qu’il a besoin de les comprendre vraiment. Les professionnels doivent aller au-delà de la description juridique et « jargonneuse » des produits et faire un véritable effort de pédagogie autant que de conseil.
Instrument du développement économique
Au cours du débat centré sur le rôle de l’assurance vie dans le développement de l’économie, Philippe Jurgensen, président de l’ACAM, a rappelé que l’ACAM doit veiller à la fois à la protection de l’épargnant et à la prise de risque nécessaire à l’innovation et à la croissance.
Les actifs des compagnies d’assurance sont aujourd’hui placés
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pour 31 % (soit 450 milliards d’encours) en obligations « corporate » qui sont le placement sur les marchés financiers le moins risqué,
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pour 20 % (soit 300 milliards d’encours) en actions de sociétés cotées : noter sur ce point que si la part des actions est en baisse de 30 % par rapport à la valeur fin 2007, c’est en raison de l’effet mécanique de la baisse des marchés et non à cause d’un désinvestissement. Les dernières décisions au titre de Solvabilité II (ou Solvency II) imposent un « chargement en fonds propres » de 32 %, c’est à dire une obligation de détenir 32 de fonds propres pour 100 d’actions, soit 4 fois plus qu’auparavant, avec quelques atténuations pour les engagements retraite supérieurs à 12 ans, et les bas de cycle.
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et pour 1,6 % (soit 16 milliards €) dans le non coté. Cette part a doublé entre 2003 et 2007, mais Solvency II, en imposant un chargement en fonds propres de 45 % sans aucun des principes atténuateurs applicables aux sociétés cotées, ne devrait pas favoriser le développement de ces investissements.
Bernard Spitz, président de la FFSA , également présent à la table-ronde, a rappelé que le rendement de l’assurance vie en 2008 avait été de 3,8 % et indiqué par ailleurs que les assureurs se battent pour obtenir une fiscalité 0 (au lieu de 7,5 %) pour ceux qui restent 12 ans dans leur contrat d’assurance vie; pour éviter un effet d’aubaine, tous les contrats supérieurs à 8 ans devraient rester 4 ans de plus pour bénéficier de cette mesure. A noter qu’il restera toujours les contributions sociales (12,1 % à l’heure actuelle).