Dans le bulletin de la Banque de France du 2ème trimestre 2010, Patrick Branthomme de la Direction des Statistiques monétaires et financière fait le point sur le comportement financier des ménages français en 2009.
En moyenne, les Français ont augmenté leur taux d’épargne. Celui-ci est ainsi passé de 15,4 % en 2008 à 16,2 % en 2009 (le taux d’épargne est le rapport entre l’épargne c’est-à-dire la partie non consommée du revenu et le revenu disponible brut. Certes en 2009, la croissance du revenu des ménages a nettement ralenti (+1 % contre + 3,2 % en 2008), mais les prix à la consommation ont diminué de – 0,6 % (contre une hausse de + 2,9 % en 2008. Le pouvoir d’achat a donc sensiblement augmenté (+ 1,6 %, après + 0,4 % en 2008). La consommation a augmenté mais moins que le revenu, ce qui a généré une hausse du taux d’épargne.
Les ménages ont maintenu leurs flux de placements financiers (118 milliards d’€ contre 110 en 2008). Ils ont nettement réduit l’utilisation de leur épargne pour des investissements immobiliers. Cela a augmenté leur capacité de financement pour des placements financiers. Le taux d’épargne financière (rapport de leur capacité de financement au revenu disponible) a atteint 6,8 % en 2009 contre 4,8 % en 2008.
Les ménages ont aussi sensiblement modifié la composition de leurs actifs financiers. Les taux d’intérêt ont baissé et la situation des marchés financiers s’est redressée. Les ménages ont privilégié l’assurance-vie en Euro et les dépôts à vue, au détriment des autres placements monétaires qu’il s’agisse de l’épargne sur livret et des placements en OPCVM monétaires. Les flux de placements en produits d’assurance-vie ont augmenté de 88,4 milliards en 2009 contre 63,3 milliards en 2008. Les ménages ont aussi recommencé à acheter des actions (directement ou via des OPCVM non monétaires) mais pour des montants assez limités.
Au total la valeur du patrimoine financier des ménages s’est nettement redressée, progressant de 7,5 % en 2009 dépassant ainsi très légèrement son montant à la fin de l’année 2007, soit 3 450 milliards d’euros.
La remontée des taux d’épargne a été générale en Europe. S’agissant des placements financiers, les ménages français semblent s’être distingués des ménages européens surtout en ce qui concerne l’assurance-vie mais assez peu pour les autres produits d’épargne. Les ménages allemands, espagnols et britanniques semblent avoir privilégié les dépôts bancaires. S’agissant des placements en fonds d’investissement, les ménages espagnols et italiens ont globalement diminué leurs placements comme les ménages français alors que les ménages allemands et britanniques ont un peu augmenté les leurs. L’évolution des placements en actions a également été différente selon le pays. Un petit plus pour les ménages espagnols alors que les Allemands et les Britanniques ont procédé à des cessions nettes.