Le livret A a été créé en 1818. Ses dépôts aident au financement du logement social, des transports collectifs et des hôpitaux. On dénombre aujourd’hui quelque 47 millions de livrets A ouverts en France. A fin octobre (derniers chiffres disponibles), l’encours s’établissait à près de 133 milliards d’euros, représentant une hausse annuelle historique de plus de 10 %. Ce succès s’explique à la fois par le niveau jugé attractif du taux de rémunération actuel (4 %) et par le caractère particulièrement souple et sécurisant du produit. Faut-il alors en ouvrir un si vous ne l’avez pas encore fait ? Sans doute, mais en sachant que son taux va changer et qu’il ne répond pas forcément à tous les besoins.
Un produit aux nombreux atouts
Le livret A a le grand intérêt d’être un produit d’épargne très souple. Le dépôt minimun n’est que de 1,50 €} et vous pouvez verser ou retirer votre argent à tout moment sans aucune pénalité (jusqu’à 500 € au distributeur ou 800 € au guichet par période de 7 jours). Il a également l’avantage d’être défiscalisé, c’est à dire que la rémunération perçue est exonérée d’impôt et de prélèvements sociaux. Le taux annoncé est donc un taux net. Calculé au 1er février et au 1er août de chaque année sur la base de l’inflation et des taux d’intérêt à court terme auxquels se prêtent les banques, il est fixe dans l’intervalle et, avec la nouvelle formule de calcul adoptée en 2008, il protège le capital déposé.
Un accès facile
Le livret A est accessible à tous : chaque membre de la famille peut en posséder un, quel que soit son âge. Son ouverture va être encore facilitée à compter du 1er janvier prochain, puisque actuellement distribué uniquement par les Caisses d’Epargne et la Banque Postale (tout comme le livret Bleu, son sosie, par le Crédit Mutuel), il sera étendu à toutes les banques. Vous pourrez donc en ouvrir un dans votre propre banque ou y faire transférer celui que vous avez déjà souscrit ailleurs.
A savoir quand même
Si chacun peut ouvrir un livret A (ou Bleu), attention, une même personne ne peut en détenir plus d’un et des sanctions sont prévues pour les contrevenants (2 % de l’encours du ou des livrets « illégaux » et perte des intérêts indûment perçus). Les banques disposeront en 2009 d’un fichier centralisé et vous feront généralement signer, à l’ouverture d’un livret, une déclaration sur l’honneur attestant que vous n’en avez pas d’autre.
Autre limite : le montant déposé sur un livret A ne peut excéder 15 300 € (hors intérêts perçus). Quant au taux, il n’est pas immuable : il sera révisé au 1er février prochain et, compte tenu de la baisse de l’inflation et des taux interbancaires, devrait normalement sensiblement baisser…
Enfin, si le livret A est incontestablement un excellent produit d’épargne pour placer sans risque des économies que l’on souhaite pouvoir débloquer rapidement, il ne répond pas à toutes les problématiques d’épargne et n’est par un produit très rentable à long terme : si, à deux, vous avez 30 000 € à placer sur le long terme, vous pouvez en consacrer une partie à des placements plus rentables (mais plus risqués !).