Dans une résolution adoptée le 18 novembre 2008 (par 634 voix pour, 12 voix contre et 27abstentions) le Parlement européen réclame l’amélioration de l’éducation et de la sensibilisation des consommateurs en matière de finances et de crédit. Il demande aux décideurs, dans les États membres comme à l’échelle de l’Union Européenne, de s’employer à élever le niveau de culture financière des consommateurs.
Pourquoi cette nécessité ?
Pour les députés, il suffit de regarder ce qui s’est passé avec la crise des subprimes. Elle est une illustration des dangers d’une information insuffisante des emprunteurs mais également des carences dans la compréhension et la connaissance de ces informations.
Quels doivent être les objectifs ?
Les actions de formation et d’information, estime le Parlement, doivent permettre auxconsommateurs d’adopter une approche indépendante, fondée sur leur jugement propre, des produits financiers qui leur sont offerts ou auxquels ils envisagent de recourir.Mais attention, « l’éducation financière peut certes compléter les dispositifs législatifs et réglementaires de protection des consommateurs et le contrôle strict des établissements financiers, mais elle ne saurait s’y substituer ». La résolution souligne ainsi la nécessité « d´une information effective, claire et compréhensible, notamment dans les messages de publicité pour les produits financiers » et elle demande de nouvelles initiatives législatives et réglementaires en ce sens.
Que faut-il faire ?
Le Parlement soutient les initiatives de la Commission dans le domaine de l’éducation financière des consommateurs, notamment l’établissement récent du groupe d’experts en éducation financière, ainsi que son intention de créer une base de données en ligne sur les programmes d’éducation et de recherche en matière d’éducation financière dans l’Union. Il lui demande de faire plus et notamment d’augmenter le budget attribué à ce domaine d’action, d’aider à l’organisation aux niveaux national et régional, de conférences, et de campagnes de sensibilisation, d’aider à la mise en place de programmes à participation plurinationale.
Quant aux Etats, le Parlement leur demande notamment :
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d’inclure l’éducation financière dans les programmes de l’enseignement primaire et secondaire établis par les institutions compétentes ;
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d’accorder une attention particulière aux retraités, aux personnes en fin de vie professionnelle, ainsi qu’aux jeunes au début de leur carrière professionnelle.
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de mettre sur pied un réseau d’éducation financière faisant appel aux secteurs public comme privé et d’encourager la coopération et le dialogue entre tous les acteurs ;
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de mettre en place des programmes de formation en matière de services économiques et financiers destinés aux travailleurs sociaux, qui sont en contact avec les personnes les plus exposées à la pauvreté ou au surendettement.
Pour aller plus loin : consulter la résolution du Parlement Européen