Selon l’étude de l’INSEE, entre 2007 et 2010, l’endettement des ménages a moins augmenté que leur patrimoine mais plus que leur revenu : le taux d’endettement serait passé de 75 à 82,5 %. L’encours de crédits des ménages fin 2007 était de 929 Milliards d’€. Fin 2010 il était de 1066 Milliards (+14,7 %). Mais le revenu disponible des ménages n’a augmenté que de 4,2 % ( 1292 Milliards contre 1240 milliards d’euros.
Le patrimoine des ménages fin 2010 : au dessus du niveau d’avant la crise
Ce rebond était dû à la hausse des prix de l’immobilier et à l’évolution positive des cours des valeurs mobilières (actions, obligations, parts de Sicav et de FCP…) en 2010. L’évolution fin 2011 sera vraisemblablement moins positive, compte tenu du recul des cours des valeurs mobilières.
Chiffres clés
Le patrimoine des Français représente la plus grande part (78 %) du patrimoine économique national total
Les entreprises individuelles sont comptabilisées dans le patrimoine des ménages
La part des ménages dans le patrimoine net est très élevée car ils ont très peu de dettes. Si on regarde la répartition des actifs (sans tenir compte de la dette), les ménages ne possèdent plus que le tiers des actifs économiques nationaux : 11 458 Milliards sur 34 031 Milliards d’euros.
Poids relatif des dettes sur le patrimoine brut des différents agents (en milliards d’euros et en %)
| Ensemble des actifs | Ensemble des dettes | Dettes / actifs |
Ménages | 11 458 | 1 255 | 11 % |
Sociétés non financières | 8 901 | 7 158 | 80,4% |
Sociétés financières | 11 134 | 10 528 | 94,6 % |
Administrations publiques | 2 538 | 2 025 | 79,8 % |
total | 34 031 | 20 966 | 61,6 % |
Le patrimoine économique national net représente 7,8 années de Produit intérieur net (Produit intérieur brut – amortissement des biens immobiliers).
L’évaluation porte sur le patrimoine net des différentes catégories d’agents économiques, c'est-à-dire déduction faite de leurs dettes. Celles-ci sont évidemment relativement beaucoup plus fortes pour les banques et les sociétés financières (94,6 %) que pour les ménages (11%). Si l’on compare aux niveaux d’avant crise (2007) on constate que le poids relatif des dettes en ce qui concerne les ménages d’une part et les sociétés financières de l’autre a eu tendance à diminuer pour les sociétés non financières (de 84 à 80 %), car les entreprises ont donné une certaine priorité au désendettement et inversement il a sensiblement augmenté pour les administrations publiques et l’Etat qui ont pris l’essentiel du choc financier de la crise (augmentation de 66 à 79,8 %)
En 2010 le patrimoine net des ménages a augmenté fortement +9,1 % après +0,7 % en 2009 et – 3,1 % en 2008. Il représente, fin 2010, 8 années de revenu disponible des ménages.
Comme on le sait, les Français privilégient les investissements immobiliers par rapport aux placements financiers. Parmi les placements financiers ils privilégient les produits les plus sûrs (livrets et assurance vie en euros) par rapport aux placements plus risqués en actions que celles-ci soient achetées directement ou au travers de fonds ou d’assurance vie. Les chiffres 2010 sur le patrimoine c'est-à-dire sur le stock des actifs possédés confirment évidemment ces comportements. Par rapport à 2007, on constate une légère hausse du poids relatif des patrimoines immobiliers et une baisse du poids des actions, des OPCVM et autres titres financiers. Cela tient à la fois aux effets des prix et à la prudence accrue des épargnants.
Le taux d’endettement des ménages