Comment faire en sorte que les fonds épargnés par les salariés dans des dispositifs d’épargne retraite en entreprise (PERCO) soient correctement investis ? Que peut-on apprendre de ce point de vue de l’expérience américaine ? Telles sont les questions auxquelles Fabrice Ponsard, Responsable du département des études de l’AMF et Bruno Séjourné, Enseignant Chercheur à l’Université d’Angers cherchent à répondre dans une étude publiée en juin 2009.
Tour d’horizon des pratiques américaines
Les auteurs dégagent en premier lieu certains enseignements de l’analyse du mode de fonctionnement des plans 401(k) aux Etats-Unis (assez proches des systèmes d’épargne retraite en entreprises français). On observe que les fonds d’épargne retraite proposés par les sociétés de gestion américaines incluent généralement un fonds vedette présentant les meilleures performances du marché, ce qui a pour effet de nuire à la diversification des portefeuilles.
Les salariés épargnants se focalisent sur ces fonds vedette, et pour le reste investissent sur des valeurs médiocres, ce qui est créateur de risque dans la mesure où le moindre événement économique altérant la valeur de ce fonds vedette ne pourra être compensé par le reste du portefeuille, qui par hypothèse n’est pas attractif pour lui-même.
Un autre problème majeur mis en exergue réside dans le fait que les choix sont effectués essentiellement compte tenu des performances passées.
S’agissant de la France, qu’en est-il du PERCO ?
A partir de ces éléments portant sur les Etats-Unis et d’une enquête menée auprès de trois grands acteurs de l’épargne retraite français, l’étude de l’offre et de la demande de fonds dans le cadre des Perco permet aux auteurs de dresser un certain nombre de constats, dans l’ensemble positifs du point de vue de la protection de l’épargnant :
Globalement positif
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l’offre de fonds ne semble ni trop large, ce qui aurait pour conséquence de brouiller les choix, qui seraient alors pris de manière intuitive et irrationnelle, ni trop restrictive, ce qui offre la possibilité d’une réelle diversification.
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Le système de la gestion « pilotée » ou à « horizon », qui permet d’ajuster l’exposition aux risque liée aux actions en fonction de la proximité de l’épargnant du départ à la retraite, fonctionne globalement bien.
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Du côté de la demande, les portefeuilles sont composés de manière globalement équilibrée, et avec une bonne proportion d’actions, ce qui est plutôt une bonne chose pour les entreprises qui trouvent là un bon réservoir d’investissement.
Avec des nuances
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Si l’offre est suffisamment diversifiée, les salariés, eux, n’utilisent pas assez cette diversité et ont tendance à mettre tous leurs œufs dans le même panier, ce qui leur fait prendre un risque considérable relativement au rendement espéré du portefeuille.
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L’offre n’est toutefois pas exempte de reproches. Les entreprises ont une nette tendance à ne proposer que les fonds « maison » du groupe dont émanent la société de gestion et le teneur de compte du PERCO, ce qui ne permet pas de varier le style d’investissement. Il est vrai cependant que le coût net de tous frais des portefeuilles ainsi constitué est largement minoré.
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Surtout les éléments statistiques permettant de fonder une opinion sont encore très limités
Collecter les données
Il est difficile dans ces conditions de tirer des conclussions sur le caractère approprié, ou non, des comportements des salariés-épargnants en matière d’allocation d’actifs au sein des Perco. Et ce d’autant moins que l’on ne dispose pas de connaissances suffisantes sur la composition de leurs patrimoines financiers dans leur ensemble et, notamment, sur la détention par les salariés épargnants de véhicules d’épargne retraite concurrents tels que le Perp et l’assurance vie.
Conclusion des auteurs : la mise en place d’un dispositif approprié de collecte de données est souhaitable.
Voir l’étude : L’épargne retraite en entreprise : un état des lieux au regard de l’expérience américaine