Le journal Les Echos a publié le 7 avril 2009 le 10ème « baromètre épargne » semestriel TNS Sofres/Les Echos/La Banque Postale. L’enquête par sondage a été effectuée en février 2009. En voici les principaux résultats.
Avec la crise, les Français ne cherchent pas à augmenter prioritairement leur épargne. Ils ont en fait de plus en plus en plus de mal à épargner.
La proportion des sondés ayant mis de l’argent de côté au cours du dernier trimestre a atteint un point bas depuis 2004 (à 45 %). La tendance est similaire sur l’analyse des intentions dans les trois prochains mois : 51 % envisagent de se constituer un bas de laine, contre 54 % en juin 2008 et 58 % en janvier 2008.
Plus largement le nombre de Français pensant qu’il est « nécessaire d’épargner » est en baisse (80 %, 9 points de moins par rapport à septembre 2008, atteignant son minimum depuis la création du baromètre en octobre 2004). Parallèlement, le nombre de ceux qui estiment qu’il est « difficile » d’épargner a baissé (- 2 points) mais ils sont tout de même encore 81 % à le penser.
Les placements financiers n’ont pas la cote même si les Français s’intéressent de plus en plus à ce qui se passe en bourse….
Les Français manifestent un intérêt croissant pour la Bourse et les sociétés cotées en général (à 36 %, + 3 points sur un an, et niveau historique depuis 2004 date de création du baromètre épargne), ce qui s’explique très probablement par la crise financière actuelle.
Celle-ci explique également que si plus 36 % des actionnaires pensent que c’est « plutôt un bon moment » pour placer une partie de son épargne en Bourse (+ 8 points par rapport à juin 2008), seul 19 % des actionnaires seraient effectivement tentés de le faire.
La méfiance du grand public est encore plus forte : seulement 14 % du grand public pense que c’est un bon moment pour acheter des actions et 6 % envisagerait réellement de le faire.
Cette défiance globale se manifeste dans la perception des différents placements financiers.
Les obligations et les Sicav/FCP sont considérées comme des « placements risqués » pour respectivement 77 % et 74 % des Français (maximum depuis 2004). L’assurance vie elle-même, produit financier favori des Français, subit une perte de confiance. En effet si les sondés devaient choisir un placement financier (hors livret), les Français ne seraient que 49 % (-7 points par rapport à janvier 2008, niveau déjà le plus bas depuis 2004) à choisir l’assurance-vie.
Des intentions d’investissement en berne et une conscience accrue du risque…
Les Français sont certes plus nombreux qu’en septembre 2008 à estimer que c’est un bon moment pour s’acheter une résidence principale (43 %, soit 13 points de plus) ou une voiture (44 %, 9 points de plus).
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : les intentions d’achat de voiture (16 %, – 7 points) et de résidence principale (8 %, – 4 points) sur les douze prochains mois sont en baisse.
… et l’investissement immobilier est ressenti comme plus risqué …
Traditionnellement, les Français considèrent que les investissements immobiliers ne sont pas risqués contrairement à leur perception des investissements boursiers.
Ce sentiment évolue de façon significative : Ils ne sont plus que 66 % des sondés à considérer que l’achat d’une résidence principale ou secondaire est un « placement non risqué », et 55 % à faire rentrer les biens immobiliers locatifs dans cette catégorie. Il s’agit là de deux minimums depuis 2004.
En fait l’attentisme continue de prédominer, marqué par la course à l’épargne sûre et liquide :
1 Français sur 5 a changé sa façon de gérer ses placements depuis la crise. Parmi ceux-là, le choix majoritaire est celui des produits liquides (48 % ont mis tout leur argent sur des produits liquides) et moins risqués (52 % font ce choix). La dernière stratégie est celle de la dilution des risques, à travers la diversification des placements (41 %) et la répartition des placements entre différents établissements financiers (20 %).
Ce besoin de sécurité est illustré par le plébiscite des Livrets A et Bleu (50 % des mouvements d’épargne effectués et prévus).
Enfin soulignons que ce que dit le sondage de l’évolution des relations des Français avec leurs banques devrait rasséréner un peu les banquiers.
En effet 63 % des Français estiment que leur banque joue suffisamment son rôle en termes de conseil. Globalement il n’y a pas non plus de crise de confiance dans la solidité des banques. Toutefois, environ 1/3 des clients sont réservés, ont moins confiance qu’avant. Mais ils bougent peu et veulent plus de conseils (45 % sont plus attentifs aux offres de placements). Près d’1 Français sur 2 est attentif aux offres de sa banque et, même s’ils n’envisagent pas de changer de banque, 1/3 disent être ouvert aux offres des banques concurrentes.