Le 14e baromètre semestriel de l’épargne réalisé par TNS Sofres pour les Echos et la Banque Postale a été rendu public le 5 juin 2011.Ce sondage effectué en mai auprès d’un échantillon représentatif de 2000 personnes de 18 à 80 ans, confirme les données récemment publiées par l’AMF concernant le comportement d’épargne des Français et le divorce actuel entre les particuliers et la bourse
Les Français restent inquiets
L’appréciation des Français sur leur environnement constitue en quelque sorte la toile de fond de leurs comportements d’épargne. Le baromètre les interroge sur leur niveau de préoccupation en ce qui concerne le chômage et l’emploi, le pouvoir d’achat et le niveau de vie, l’environnement et la pollution, la santé et la qualité des soins, l’école et la qualité de l’école, le financement des retraites. La préoccupation reste très forte concernant l’emploi (73 %). Elle progresse par rapport à octobre 2010 en ce qui concerne le pouvoir d’achat (56 %) et l’école (50 %). La tendance est par contre plutôt à la baisse en ce qui concerne le financement des retraites (elle passe de 58 à 46%).
Epargner semble nécessaire mais difficile
Dans ce contexte, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une très large majorité des personnes interrogées (86%), considèrent qu’il est nécessaire d’épargner. D’un sondage à l’autre, le pourcentage varie peu depuis plusieurs années mais il y a loin du désir à la réalité. A 80 %, ils trouvent que ce n’est « pas facile ». Un niveau lui aussi relativement constant.
Côté épargne, le financement de la retraite ne progresse pas. Seulement un tiers des Français déclarent mettre régulièrement de l’argent de côté pour préparer leur retraite, un chiffre quasi constant depuis 8 ans sauf une légère augmentation au moment du débat sur la réforme des retraites en octobre 2010. S’ils devaient épargner pour leur retraite, les sondés privilégieraient l’immobilier locatif (46 %), juste devant l’assurance-vie (39 %) et les contrats de type PERP (27 %). Les placements boursiers arrivent loin derrière (7 %). D’ailleurs, la défiance envers les marchés financiers est au plus haut de même que l’attrait pour les placements considérés comme « non risqués » (livrets et assurance vie en euros).
Les particuliers se détournent de plus en plus de la bourse
Selon le baromètre, la Bourse a perdu plus de 2 millions d’actionnaires en un peu plus de deux ans et le niveau de détention des valeurs mobilières n’a jamais été aussi bas. Seulement 11 % des sondés indiquent posséder au sein de leur foyer des actions en direct – soit quatre points de moins qu’en octobre 2010 – et 7 % des Sicav/FCP alors qu’ils sont 83 % à avoir des comptes ou livrets d’épargne.
Il semble que même la population plus avertie des investisseurs particuliers, comparativement au grand public, soit devenue plus prudente.
Seulement 31 % des détenteurs d’actions estiment que le moment est opportun pour placer une partie de son épargne en Bourse, soit un repli de 7 points sur environ un an et de 21 points depuis l’automne 2009.
S’ils avaient 5000 à 10 000 € à placer, une très grande majorité de Français (84 %) préféreraient les placer sur « des livrets d’épargne ou une assurance vie en euros avec un rendement limité mais dont le capital est garanti » et seulement 9 % dans des placements boursiers, « avec la possibilité d’un rendement plus important mais dont le capital n’est pas garanti » ( 8% ne savent pas).
En savoir plus