Les Français privilégient l’épargne peu risquée
En 2010, le patrimoine financier des ménages français est majoritairement constitué d’actifs très peu risqués (81,4 %), en hausse de plus de 7 % par rapport à 2000. Il s’agit essentiellement des supports en euro des contrats d’assurance vie et de l’épargne bancaire peu risquée. A cet égard, si la collecte en faveur des comptes sur livrets a légèrement diminué en 2010, à l’inverse, celle à destination des PEL (plans épargne logement) s’est nettement renforcée, en raison notamment d’une rémunération relativement avantageuse.
Augmentation des placements en contrats d’assurance vie
La souscription de contrats d’assurance vie en unités de compte s’est accrue en 2010. Tous supports confondus (fonds en euros et unités de compte), l’assurance vie représente environ 76 % du total des investissements financiers des ménages. Mais les placements sur les contrats d’assurance vie se dirigent très majoritairement vers les contrats en euros. Ces derniers représentent près de 84 % de l’encours des placements en contrats d’assurance vie.
Toutefois, pour les 4 premiers mois de 2011, les premières statistiques disponibles pour cette période font état d’une baisse marquée de la collecte nette de contrats.
Forte décollecte des titres d’OPCVM
En 2010, les cessions nettes de titres d’OPVM (Sicav et Fonds communs de placement) se sont poursuivies et amplifiées, notamment pour les OPCVM monétaires. Les autres catégories sont également concernées, en premier les fonds garantis (mot dico) et les fonds à formule, suivis des fonds actions et des fonds obligataires.
Les actions constituent une part faible, mais constante, du patrimoine financier des ménages
En 2010, les ménages n’ont quasiment pas modifié la part de leur patrimoine financier consacrée aux placements à fort contenu en actions (titres détenus en direct, via les FCPE, les OPCVM ou encore les supports d’assurance vie en unités de compte). Le poids de ces placements à fort contenu en actions, dans le patrimoine financier global des ménages, s’est établi à 11,6 % en 2010, soit une part équivalente à celle de 2009.
Les conseils aux épargnants : une certaine frilosité des chargés de clientèle
L’AMF a procédé à des visites mystères pour apprécier la qualité du conseil fourni lors de la commercialisation des instruments financiers et détecter les éventuels risques de commercialisation inadaptée.
Premier constat : quel que soit le profil de risques des clients, les chargés de clientèle leur proposent dans une grande majorité de cas des contrats d’assurance vie. Cette relative « frilosité » des chargés de clientèle fait écho à l’extrême prudence des investisseurs individuels.
Par ailleurs, lors de l’entretien entre le client et son chargé de clientèle, ce dernier explique plus les caractéristiques fiscales des produits financiers que le contenu et le fonctionnement de ces produits. C’est particulièrement le cas lors de la commercialisation de contrats d’assurance vie en unités de compte.
Le développement de produits complexes et risqués
Bien que les ménages français s’orientent vers des supports d’épargne simples et peu risqués, une offre de produits financiers plus complexes et plus risqués se développe dans le même temps. Ce marché de « produits structurés » est encore peu important comparé à l’ensemble des flux de placements des ménages, mais le nombre de ces supports proposés aux investisseurs est en rapide augmentation.
L’AMF note que la complexité de ces produits « et, le cas échéant, l’opacité entourant leur mode de structuration et de tarification, empêchent les épargnants de bien appréhender le profil de rendement et les risques auxquels ils sont exposés ».
En octobre 2010, l’AMF et l’ACP (Autorité de Contrôle Prudentiel) ont élaboré conjointement une doctrine relative à la commercialisation de ces instruments financiers complexes (Position de l’AMF) et recommandation de l’ACP.
En outre, ces produits risqués et/ou complexes font souvent l’objet d’un mode de commercialisation assez agressif, puisqu’ils sont proposés aux investisseurs directement sur internet, hors des réseaux bancaires ou des conseillers financiers indépendants. En décembre 2010, l’AMF a émis un avertissement pour mettre en garde le public contre des campagnes publicitaires portant sur le trading sur le FOREX (négociation de devises), via des ventes à terme ou des CFD (« contracts for difference », ou contrats sur différence) – Voir notre Actualité du 06/12/2010.
Pour en savoir plus :Cartographie 2011 des risques et des tendances sur les marchés financiers et pour l’épargne