A l’occasion de son cinquantième anniversaire, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a présenté, mardi 24 mai, un projet visant à mesurer le bien-être des habitants des pays riches en vue d’améliorer leur existence. Pour mieux appréhender les conditions de vie des populations de ses 34 pays membres, l’organisation a lancé un indice baptisé « vivre mieux » accompagné d’un site Internet en anglais première traduction concrète du rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la mesure des performances économiques et du progrès social.
Du Rapport Stiglitz aux critères du bien-être
En 2009, une commission présidée par le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz avait en effet soumis à Nicolas Sarkozy des pistes pour améliorer la mesure de la croissance économique et corriger les carences de l’indicateur de référence, le produit intérieur brut (PIB), depuis longtemps critiqué. Elle avait prôné la mise en place d’une série d’indicateurs afin de mettre davantage l’accent sur la mesure du « bien-être » dans les statistiques économiques.
L’indice de l’OCDE permet aux citoyens de ses Etats membres de comparer leur bien-être à partir de onze critères : logement, revenu, travail, communauté, éducation, environnement, gouvernance, santé, bien-être subjectif, sécurité, et conciliation travail-vie privée.
Australie et Canada en tête, la France à la traine
Afin de préserver les susceptibilités, l’OCDE ne livre pas son propre classement. Chaque utilisateur peut en revanche accorder aux différents critères un poids variable en fonction de ce qu’il juge le plus important pour son bien-être et découvrir les pays qui arrivent alors en tête ou en queue de peloton. Dans un grand nombre de domaines, l’Australie et le Canada se retrouvent très bien classés. La France quant à elle obtient des résultats mitigés. D’après certains analystes, ces résultats sont dus en partie au fait que les critères d’évaluation du bien-être ne prennent pas assez en compte la santé et le social.
Cet indicateur se veut également une opportunité pour les citoyens d’exprimer auprès des gouvernements leurs principales préoccupations, fait valoir l’OCDE. »Cela permettra de comprendre quelles sont les priorités des gens par sexe, âge et par pays », souligne Anthony Gooch, directeur de la communication de l’organisation.
Liens :
Accéder au simulateur
Site (en français) de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social