Epargne et investissement sous influence
50 petites expériences de l’épargnant et de l’investisseurpour mieux réussir dans vos placements.
En matière de finance, nous ne sommes pas naturellement rationnels. Nos décisions sont sous influence. Notre caractère, nos expériences, notre éducation nous poussent plus ou moins vers la prudence, l’impatience, le goût du risque…. Il nous faut « faire avec » ou nous « faire violence ». Mais il n’y a pas que cela. Nous sommes également plus ou moins sous l’emprise de faux raisonnements et de soi-disant bon sens, voire de l’émotion et du mimétisme social.
Mickael Mangot, chercheur à Paris I, spécialiste des comportements d’épargne et d’investissement, recense dans ce livre une cinquantaine d’attitudes fréquentes et de « biais » comportementaux qui peuvent nous pousser à ne pas prendre les meilleures décisions en matière de placements financiers. Ces expériences font à chaque fois l’objet d’une fiche vivante et souvent instructive où chacun pourra facilement reconnaître ses propres comportements. Comme le souligne l’auteur, « les cinquante et quelques expériences permettent au final de mieux comprendre les ressorts cachés de nos décisions financières. Elles fournissent autant d’indications pour épargner mais en se connaissant davantage ».
En voici 3 exemples
1 – En matière d’estimation du prix d’un actif, les performances passées influent sur l’appréciation des performances futures de ces investissements. Nous sommes influencés par les évolutions récentes. Concrètement, cela se traduit par le fait que si un actif financier a augmenté de 15% au cours des trois dernières années. , de nombreux investisseurs pensent que cela se reproduira l’année suivante. Dans le domaine de la gestion collective, cela se traduit par le fait qu’on va choisir une SICAV ou un fonds qui a fait de bonnes performances les années précédentes. Or, ces comportements ne sont pas nécessairement conformes avec les lois de la probabilité…
2 – Lorsque les investisseurs sont attachés aux titres d’une société, ils ont fréquemment un biais optimiste dans leur appréciation des informations la concernant. Cela peut être le cas lorsque l’investisseur détient ces titres depuis longtemps, lorsqu’il les a obtenus par héritage, lorsqu’ils lui ont permis de dégager de confortables plus-values dans le passé ou tout simplement lorsqu’il est actionnaire salarié d’une entreprise. Dans tous ces cas, il faut sans doute faire un effort particulier pour rester le plus lucide possible dans l’estimation de son investissement.
3 – Parce que les épargnants ont souvent une forte aversion au risque de perte, les informations portant sur des pertes marquent davantage leur esprit que les informations portant sur des gains. C’est pourquoi il ne faut pas se laisser influencer excessivement par des performances négatives portant sur des périodes trop courtes ; et ce particulièrement si l’on a investi sur des actifs comme les actions qui obtiennent leurs meilleurs rendements sur des périodes longues. C’est un peu comme lorsqu’on joue à pile ou face : il ne faut pas se laisser influencer par les 5 derniers tirages. Même chose quand on investit en actions : il ne faut surtout pas se focaliser sur les résultats au jour le jour. A côté de ça, l’auteur met en évidence le biais de l’optimisme et celui de l’excès de confiance qui conduisent au contraire à minorer le risque.