La conférence « Littératie financière : Collaborer pour passer à l’action » s’est tenue à Toronto les 26 et 27 mai 2011 (Francisation du mot anglais literacy, littéracie est le mot de canadien français qui désigne la culture financière de base). C’est la 9ème conférence internationale sur l’éducation financière organisée par l’OCDE.
Elle était co-organisée par l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC), institution publique fédérale pilote d’une stratégie nationale mise sur pied dans ce pays. Elle a réuni près de 400 experts des secteurs privé, public et associatif, ainsi que des membres du milieu de l’enseignement du Canada et de dizaines d’autres pays développés et émergents.
Le colloque a été précédé par la 7ème réunion du réseau INFE, réseau d’experts internationaux sur les questions d’éducation financière créé en 2008 par l’OCDE. Plus de 150 institutions issues de 75 pays (dont pour la France l’IEFP et la Banque de France) en sont membres. Le réseau travaille notamment à l’élaboration de recommandations et de lignes directrices. Un guide pour l’évaluation de programmes d’éducation financière a récemment été adopté. Des propositions concernant l’élaboration de stratégies nationales (voir le compte rendu de la conférence d’octobre 2010 au Liban) ou l’éducation financière à l’école sont en cours d’adoption. La réflexion a aussi commencé en ce qui concerne l’éducation financière et les femmes et l’éducation financière et l’inclusion sociale.
Comparaisons internationales ?
Autre travail en cours au sein de l’INFE, l’élaboration d’un instrument de mesure et de comparaison internationale de la culture financière de base. Le questionnaire d’un sondage a été élaboré par un groupe de travail de l’INFE, qui s’est largement appuyé sur des expériences anglo-saxonnes. Une quarantaine de questions visent à mesurer l’état des lieux des populations de chaque pays en matière de culture financière de base considérée comme étant constituée par des connaissances (par exemple la mécanique des intérêts composés), des comportements (par exemple payer ses factures à temps ou surveiller régulièrement l’état de ses finances) et des attitudes (avoir une plus ou moins forte tolérance au risque, se soucier de l’avenir). Le questionnaire a d’ores et déjà fait l’objet d’un test dans 12 pays dont les résultats complets seront communiqués fin 2012 A l’agenda du G 20.
Les débats du colloque ont également porté sur les mesures à prendre pour combler les lacunes dans les domaines de la gestion du crédit et de la dette, du rôle de l’innovation technologique pour faciliter l’accès de tous aux services financiers de base ainsi que des programmes de formation des formateurs.
Comme l’a souligné André Laboul, chef de la Division des affaires financières de l’OCDE et président du Réseau INFE, la conférence « s’est déroulée dans un contexte où l’éducation financière et la protection des consommateurs de produits et de services financiers ont pris une importance accrue aux yeux des gouvernements et des organisations mondiales comme le G-20 ». Le G20 a en effet à son agenda l’adoption, lors la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement, début novembre 2011 à Cannes, de principes communs pour renforcer la protection des consommateurs de services financiers et l’éducation financière.