Créé en septembre 2006 et présidé par Michel Camdessus, l’Observatoire pour la microfinance a publié son premier rapport le 17 juin 2009.
La montée en charge de la microfinance en France est récente et encore modeste. Le microcrédit professionnel, c’est-à-dire celui qui est accordé aux microentrepreneurs, est apparu en France il y a environ 20 ans mais c’est seulement en 2006 que des microcrédits personnels (appelés également microcrédits sociaux) ont été destinés aux exclus du crédit à la consommation pour leur permettre de rebondir. Les premières offres de microassurance sont quant à elles apparues en décembre 2006.
Entre 20 et 30 % de la population française n’a pas accès à un crédit classique du fait de ressources financières stables insuffisantes. Or dans ce cas ce sont malheureusement trop souvent les crédits à la consommation, très chers et peu contrôlés, qui constituent la solution choisie. Le microcrédit vise précisément à offrir une alternative moins chère et moins risquée.
Professionnels et sociaux
Néanmoins la question de la possibilité pour les personnes surendettées inscrites au FICP (fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers) de bénéficier d’un microcrédit n’est pas encore résolue. En règle générale, tout accès au crédit leur est refusé mais une expérimentation a été lancée en 2009 sur 600 micro-prêts professionnels.
Le Fonds de cohésion sociale (FCS), géré par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), apporte sa garantie (à hauteur de 50 %) aux banques et associations agréées qui distribuent des microcrédits. Selon l’Observatoire, en 2008, 14.592 microcrédits professionnels ont été accordés avec la garantie du FCS, pour un montant global de 51,2 millions d’euros, et près de 6.000 microcrédits personnels pour un montant global de 13,7 millions. Ce secteur est en plein essor : le nombre de dossiers de microcrédit personnel traité par la CDC a augmenté de 80 % entre 2007 et 2008.
Le rapport souligne l’extrême hétérogénéité des acteurs du microcrédit. Outre les acteurs publics (Etat, collectivités territoriales, CDC), les banques (essentiellement le réseau mutualiste), les associations spécialisées dans le soutien à la création d’entreprise (ADIE, FIR et France Active) et celles qui font du microcrédit en marge de leur activité principale (Emmaüs notamment), on peut aussi citer les Caisses d’Allocations Familiales qui fournissent près de 95 millions d’euros sous forme de prêt à leurs allocataires.
Le bilan de l’épargne solidaire
Le rapport de l’Observatoire évoque également l’évolution de l’épargne solidaire.Son niveau s’est stabilisé en 2008, aux alentours de 1,634 milliards d’euros. L’épargne solidaire prend principalement la forme de SICAV et FCP (fonds commun de placement), mais intègre aussi l’épargne salariale et les produits de partage.
Cette épargne salariale est particulièrement utilisée dans quatre domaines : le logement, l’emploi (71 % à eux deux) l’environnement et la solidarité internationale.
En savoir plus :
le communiqué de la Banque de France sur le rapport de l’Observatoire de la micro-finance,
notre rubrique sur le micro crédit