La Commission Européenne a publié le 28 avril ses « prévisions de printemps » concernant l’économie européenne pour 2008 et 2009.
Tout comme l’avait fait avant elle l’OCDE ou le FMI (lien avec les articles), la Commission prévoit une croissance durablement ralentie pour l’Europe (+2% et + 1,8%) et pour la zone Euro (1,7 % en 2008 et 1,5% en 2009). Elle annonce une l’inflation provisoirement préoccupante : supérieure à 3 % en 2008 elle se rapprocherait de la barre des 2 % en 2009 (2,4 % pour l’Europe et 2,2 %pour la zone Euro).
Cette détérioration des perspectives économiques fait suite à la crise des marchés financiers, à un net ralentissement de l’activité aux États-Unis et à l’envolée des prix des produits de base et au tassement de la croissance mondiale qui en résulte. Mais l’élément le plus significatif est que selon ces prévisions, l’Union Européenne résisterait plutôt bien aux turbulences. Selon la Commission, cela est dû au fait que l’Union économique aborde la période avec des bons « fondamentaux économiques » : absence de déséquilibres macroéconomiques ; finances publiques saines ; situation des ménages et comptes des entreprises améliorés. Il n’empêche que la croissance des investissements et de la consommation serait sérieusement freinée et que l’amélioration de la situation de l’emploi serait stoppée.
Et la France ?
Ces prévisions sont des prévisions moyennes pour l’ensemble de la zone. Des différences importantes subsistent entre les États membres. La croissance serait moins ralentie dans les nouveaux Etats membres que parmi les pays européens de l’Ouest, Royaume-Uni compris. Parmi ces pays la croissance convergerait entre 1, 5 et 2 % en 2008 et en 2009. Ainsi, l’Allemagne réaliserait 1,8 et 1,5%, le Royaume Uni 1,7 et 1,6%, la France 1,6 et 1,4 %. L’Italie ferait moins bien avec 0,5 et 0,8% et l’Espagne un peu mieux avec 2,2 et 1,8%.
Ces prévisions européennes s’écartent pour certaines de ce que prévoient les gouvernements nationaux. En Allemagne, le gouvernement est plus pessimiste que la Commission. En France, c’est le contraire. Mais ce qui importe surtout c’est que l’Allemagne et la France ne parte pas de la même situation de leurs finances publiques. En 2007, le déficit public allemand à été pratiquement éliminé alors que celui de la France atteint 2,7 %.
Les uns ont plus de marge de jeu pour une politique budgétaire plus active. Et surtout la France frôlerait en 2008 la norme de 3 % autorisée et l’atteindrait en 2009.
La Commission pourrait adresser une mise en garde au gouvernement français pour lui demander de prendre des mesures d’ajustement. Le gouvernement français a critiqué les prévisions de la Commission soulignant qu’elles ne tiennent pas compte des effets de sa politique et notamment de la loi de modernisation économique soumise au Parlement national.
Croissance en % |
2008 |
2009 |
Allemagne |
1,8 |
1,5 |
Espagne |
2,2 |
1,8 |
France |
1,6 |
1,4 |
Italie |
0,5 |
0,8 |
Royaume Uni |
1,7 |
1,6 |
Zone Euro |
1,7 |
1,5 |
Union Européenne |
2,0 |
1,8 |