Le 2 avril prochain est organisé à Londres le prochain sommet du G20. Cette réunion prend une dimension particulière dans le contexte de la crise économique et financière actuelle : quels vont être les sujets de discussion et que peut-on attendre de la réunion ?
Qu’est-ce que le G20 ?
Le G20 est une instance internationale informelle permettant aux principaux pays industrialisés et émergents du monde de se concerter sur les grandes questions économiques. C’est un forum de discussion et de réflexion destiné à faire émerger des solutions concertées et coordonnées.
Qui sont les membres du G20 ?
Né en 1999 de l’élargissement du G7, devenu G8 par l’ajout de la Russie en 1998, le G20 comprend :
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les 8 pays du G8 : Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie
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11 pays hors G8 : Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Turquie
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l’Union européenne, représentée par le pays en assurant la présidence (la République tchèque actuellement).
Ces pays représentent ensemble 90 % du produit intérieur brut mondial, 80 % du commerce mondial et les 2/3 de la population du globe. Chaque pays membre est représenté par son ministre des finances et le gouverneur de sa banque centrale, auxquels se joignent les dirigeants de la Banque centrale européenne, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Les réunions sont généralement annuelles. Chacun des pays membres assure à tour de rôle la présidence du G20 pour une année (la Grande-Bretagne en 2009).
L’ordre du jour du 2 avril
Le sommet de Londres a été précédé par un sommet sur l’économie mondiale et les marchés financiers qui s’est tenu à Washington le 15 novembre 2008. Les pays du G20 y étaient pour la 1ère fois représentés par leurs chefs d’Etat et de gouvernement et la réunion était élargie à l’Espagne, les Pays-Bas, l’ONU et l’OMC. Les pays du G20 s’y sont mis d’accord sur la nécessité d’un plan d’action basé sur les principes de relance coordonnée et concertée de l’économie mondiale, d’amélioration de la régulation des marchés financiers, de modification des règles de gouvernance des instances économiques et financières internationales et de refus du protectionnisme.
Partant de là, les principaux objectifs du sommet du 2 avril sont :
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la relance de la croissance mondiale et le traitement des actifs dépréciés des banques
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la réforme de la régulation financière
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la réforme de la gouvernance des instances internationales et le soutien aux pays émergents.
Que peut-on en attendre ?
Si tous les pays du G20 s’accordent sur la nécessité d’agir sur les trois axes définis, la difficulté de l’exercice tient aux degrés d’importance et de priorité différents qu’ils peuvent attribuer à chacune de ces questions, en fonction de leur propre situation nationale et de la politique qu’ils ont d’ores et déjà mise en place. Ainsi les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont-ils particulièrement attachés au traitement des actifs dépréciés et à la relance de l’économie mondiale tandis que l’Europe continentale insistera davantage sur la réforme des normes comptables ou le problème des centres off shore.
La France, pour ce qui la concerne, attache une importance particulière à trois points :
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mettre fin à l’absence de contrôle ou de régulation (ou de leur insuffisance) de certains pays, marchés ou organismes : pays dits « non-coopératifs » sur les plans fiscaux, prudentiels ou du blanchiment (pays communément désignés sous le vocable de « paradis fiscaux« ), agences de notation, hedge funds
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modifier certaines règles de fonctionnement du système financier qui ont tendance à aggraver les crises lorsqu’elles surviennent (c’est à dire combattre le caractère « procyclique » du système financier), en réformant les normes comptables, les règles de provisionnement des banques, les politiques de rémunération,..
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réviser la gouvernance et le fonctionnement des institutions financières internationales : accroissement des ressources, augmentation des prêts aux pays en développement, mise en place d’un système d’alerte précoce » sur les risques financiers mondiaux, suppression des critères nationaux pour la nomination des dirigeants, réforme des droits de vote.
Que sortira-t-il de tout ça ? Réponse le 2 avril…
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