Pouvoir d’achat en hausse
En 2009, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 1,6 % par rapport à l’année 2008, soit nettement plus que l’année précédente (+0,4 % en 2008). Un paradoxe alors que la crise frappait fort et que la production nationale a reculé de 2,6 %. En fait la progression nominale des revenus des ménages a ralenti mais a continué d’être positive du fait des dispositifs sociaux mis en place dans le cadre du plan de soutien (+ 1,0 %, après + 3,2 % en 2008). Mais les prix de leurs dépenses de consommation ont en moyenne baissé de − 0,6 % après + 2,9 % en 2008. Dans ces conditions les ménages ont pu dans l’ensemble à la fois faire progresser leur consommation (+ 0,6 %) et augmenter leur épargne.
En hausse : l’automobile
Le grand gagnant de ce rebond de la consommation est le secteur automobile (+ 8,3 %), et plus particulièrement celui des voitures neuves (+18 %), soutenu par la prime à la casse.
Les biens et services de loisirs et de culture affichent une faible croissance en comparaison avec les 10 années précédentes (+ 2,9 %) essentiellement à cause de la diminution des ventes de jeux et jouets, des équipements de sport et camping de plein air. La fréquentation des cinémas ne faiblit pas avec plus de 200 millions d’entrées (contre 188 millions en 2008).
La consommation alimentaire connaît une légère hausse (+ 0,5 %), encouragée par la baisse des prix de certains produits (produits laitiers, œufs, fruits). La fréquentation des cafés et restaurants continue de baisser mais plus lentement (-1,8 % contre – 4,3 % en 2008). Selon l’Insee cela est pour partie lié à la baisse de la TVA sur la restauration au 1er juillet 2009.
Part toujours croissante pour le logement
Même si elles ralentissent (+1 % contre +1,9 % en 2008), les dépenses que les ménages consacrent au logement, à son chauffage et à son éclairage continuent d’augmenter plus vite que les autres dépenses et leur part dans le budget moyen des ménages approche maintenant les 20 %.
Les achats de services en télécommunication sont toujours importants et contribuent à hauteur de 40 % à la croissance de la dépense totale des ménages mais augmentent de moins en moins vite.
Les dépenses d’habillement, qui passent pour être les moins indispensables en période de crise, continuent de diminuer (- 4 %).
Redémarrage de l’assurance vie
Globalement le taux d’épargne des Français passe de 15,4 % de leur revenu à 16,2 %. Le fait marquant est le rebond de l’assurance vie : en 2009, les frais prélevés sur les contrats d’assurance rebondissent (+ 16,8 %) après deux années de forte baisse (− 11,2 % en 2008 et − 3,7 % en 2007). « La baisse des taux d’intérêt a fait diminuer la rémunération des livrets réglementés et rendu ainsi les contrats d’assurance-vie plus attractifs » explique l’Insee.
Quid de 2010 ?
Attention cependant 2010 s’annonce sous de moins bons auspices.
L’inflation est redevenue positive autour de 2 %, le ralentissement des évolutions de revenus d’activité se confirme, mais le plan de soutien est progressivement arrêté. Au total, le pouvoir d’achat semble s’orienter à la baisse. De fait, les ménages continuent d’être inquiets des effets de la crise, l’épargne augmente et depuis le début de l’année la consommation semble plutôt en recul.