Des écarts de revenus resserrés entre espaces ruraux et zones urbaines
Globalement les revenus ont progressé plus vite dans les régions aux revenus les plus faibles et moins vite dans les régions aux revenus les plus élevés. Ainsi, en Ile de France, où les revenus sont plus élevés que dans les autres régions, le revenu médian progresse un peu plus que l’inflation (de 12 % pour une inflation de 10 %). En Corse, territoire où les revenus sont les plus faibles, le revenu médian a augmenté de 23 %.
L’Ile de France reste la région où se concentrent les ménages les plus aisés (plus d’un tiers). Le revenu médian s’y établissait à 20 540 euros en 2007 contre un revenu de 17 493 euros pour l’ensemble de la France.
Les revenus de l’espace rural (qui représente 70 % de la surface du territoire et regroupe les deux tiers des communes) progressent plus vite que ceux des zones urbaines sur la période 2002-2007. Les revenus médians augmentent de 18,6 % en zone rurale contre 15,2 % en zone urbaine.
Cette évolution peut s’expliquer par le fait que des ménages d’actifs plus aisés ont quitté les grandes agglomérations où le marché foncier était très tendu pour s’installer dans les zones rurales.
Les difficultés sont plus grandes pour les jeunes les moins aisés
Les moins de 30 ans sont les ménages pour lesquels les revenus sont les plus faibles. Leur revenu médian atteignait 15 053 euros en 2007 en progression de 12,8 % entre 2002 et 2007, soit un peu plus que l’inflation.
Parmi ces jeunes ménages, ceux qui disposent des revenus les moins élevés souffrent de difficultés de plus en plus grandes. Le revenu du 1er décile a reculé de 1,6 % entre 2002 et 2007.
Au sein des faibles revenus, les écarts entre jeunes et moins jeunes se creusent car le revenu du premier décile s’accroît de près de 13 % pour les 30-39 ans et même de près de 22 % pour les 50-59 ans.
Autre constatation : dans les pôles urbains, la situation des jeunes ménages les moins aisés se détériore entre 2002 et 2007 : le revenu médian des moins de 30 ans y progresse moins que l’inflation (hausse de 9 % contre 10 % d’inflation). Le plafond des revenus des 10 % des ménages de moins de 30 ans les plus modestes recule de 7,5 %.
De façon plus générale, les écarts entre les hauts et bas revenus se sont creusés entre 2002 et 2007 dans les pôles urbains de l’Ile de France, du Nord-Pas de calais, de la région Paca (Provence Alpes Côte d’Azur), de la Corse et du Langedoc Roussillon. En prenant en compte la région du Nord Pas de Calais, le revenu du 1er décile a atteint 5 381 euros en 2007 contre 27 215 euros pour le revenu du 9è ou dernier décile (mot du dico : revenu plancher de 10 % des ménages les plus aisés).
Des revenus qui s’améliorent pour les ménages plus âgés
Entre 2002 et 2007, les ménages de 60 à 75 ans, bénéficient d’une forte progression de leur revenu médian (+ 21 %). En comparaison la progression du revenu médian des ménages en âge d’être actifs est moindre : + 16,9 % pour les 30-39 ans, +12,6 % pour les 40-49 ans et +13,1 % pour les 50-59 ans.
Toutefois les 60-75 ans ne sont pas les plus aisés car leur revenu médian atteignait 18 810 euros en 2007. Pour les 50-59 ans, tranche d’âge la mieux lotie, le revenu médian s’établissait à 20 379 euros.Les pensions de retraite ont vu leur part s’accroître de 1,4 % dans le revenu total de l’ensemble des ménages français. En revanche la part des salaires a diminué de 2,6 % entre 2002 et 2007.
Deux évolutions expliquent cette tendance : le nombre de ménages entre 60 et 75 ans augmente plus vite que l’ensemble des ménages français (+ 6,3 % contre + 5,3 %), phénomène caractéristique du Papy Boom.
De plus, avec des revenus qui augmentent deux fois plus vite que l’inflation, les retraités bénéficient d’une pension de retraite d’un niveau plus élevé que le salaire perçu par les nouveaux actifs.
Néanmoins, comme nous le soulignions dans un précédent article, plusieurs facteurs vont peser sur la situation financière des retraités à l’avenir. La situation actuelle ne devrait donc pas durer…