Sur la plupart des places financières les indices représentatifs du cours des actions ( CAC 40 et SBF 120 à Paris ; Dax à Francfort ; NYSE et NASDAQ à New York, FTSE à Londres) ont connu une hausse de 10 % environ entre la mi mars et le début du mois d’avril. Depuis ils se sont stabilisés à des niveaux légèrement inférieurs.
La presse s’interroge. La crise financière a-t-elle touché le fond ?
Oui répond Patrick Artus, Directeur des Etudes économiques chez Natixis interrogé par Challenges (numéro du 3 avril 08)
D’autres experts sont plus circonspects.En France, Michel Aglietta, Conseil scientifique du CEPII et de Groupama AM considère (les Echos 8 avril 2008) que « la crise financière empire ». Selon lui « trois cercles vicieux se renforcent mutuellement …le manque de liquidités recherchées pour couvrir les risques de crédits fait baisser le prix des actifs. La baisse de la valeur des actifs réduit la dépense et donc les revenus faisant entrer les Etats-Unis en récession…. La décélération des revenus va faire baisser les profits des entreprises provoquant une faiblesse des bourses qui va faire baisser le prix des actifs ».
Aux USA, Paul Volker, ancien Président de la Banque centrale dans les années 80, cité sur Bloomberg.com, le 9 avril 2008, considère pour sa part que la reprise par la Banque Centrale des Etats-Unis du portefeuille d’actifs de la banque Bear Stearns pour 30 milliards de $ se situe « à l’extrême limite » de son pouvoir légal.
Au niveau international, le FMI a publié le 8 avril son édition d’avril du Rapport sur la stabilité financière dans le Monde qu’il établit deux fois par an. Ce rapport a fait un peu l’effet d’une douche froide. Il chiffre à 945 milliards de $ le coût de la crise pour le système financier mondial, dont plus de la moitié (565 milliards) pour les banques. C’est plus que ce que les banques ont comptabilisé jusqu’ici dans leurs comptes et il faudra s’attendre à l’affichage de nouveaux coûts de leur part. Le FMI ne considère pas que la situation soit déjà normalisée. Il a dressé la « carte de la stabilité financière » ) qui montre que « les risques globaux pesant sur la stabilité financière ont augmenté nettement depuis octobre 2007 ».