Cela fait déjà plus de dix ans que le rendement des fonds en euros baisse légèrement d’une année sur l’autre et 2011 n’échappe pas à la règle. Certains contrats –ils sont de plus en plus rares- arrivent encore à servir 4 %, mais la grande majorité présente un taux moyen inférieur à 3,50 %, net de frais. Pour un placement sans risque, cela reste encore un résultat positif, qui peut rivaliser avec le livret A resté fixé à 2,25 % net d’impôt et de prélèvements sociaux.
Les assureurs communiquent les taux de rendement des fonds en euros nets de frais de gestion. Il convient ensuite de retirer les prélèvements sociaux, actuellement de 13,5 %, pour avoir le taux net réel, hors fiscalité. Si le rendement net de frais de gestion est de 3 %, il baisse à 2,59 % après application des prélèvements sociaux, voire davantage si on réalise des retraits avant 8 ans, délai permettant l’exonération des gains. On se retrouve donc bien proche du rendement du Livret A, sans compter que si le contrat supporte des droits d’entrée, la rémunération finale sera encore plus faible.
Pourquoi les taux baissent
Le rendement des actifs obligataires (qui composent l’essentiel du portefeuille des assureurs) a atteint des niveaux extrêmement faibles. Entre les rendements historiquement bas de l’OAT à 10 ans (qui a baissé à environ 2,45 % en septembre pour finir à seulement 3,15 % en fin d’année) et la crise de la dette souveraine, la gestion de ces fonds qui offrent obligatoirement la protection du capital investi n’a pas été très simple. Par ailleurs, les assureurs, qui peuvent espérer réaliser sur le long terme quelques plus-values sur le marché des actions, ont depuis quelques années sensiblement réduit leur exposition. Et ce n’est pas en 2011 qu’ils ont pu dégager des gains substantiels…
Un lissage des résultats de plus en plus limité
Les assureurs disposent toutefois d’un « outil » pour essayer d’afficher un taux de rendement plus attractif : c’est la Provision pour Participation aux Excédents, laquelle permet notamment de pallier les résultats d’une année marquée à la baisse. Le problème, c’est que cette PPE a déjà été parfois bien entamée au cours des dernières années et que la marge de manœuvre devient assez faible.
Les épargnants délaissent (un peu) l’assurance-vie
La baisse des rendements, associée sans doute aux craintes des épargnants sur les investissements portant sur la dette des Etats, a eu une autre conséquence : pour la première fois depuis bien longtemps, on note une collecte nette négative sur les mois de septembre, octobre et novembre dernier. Précisons toutefois que sur un an, la collecte est restée positive, à seulement 3 % de croissance.