Une croissance absente
La France a enregistré une croissance nulle au premier trimestre 2012. La production manufacturière a baissé de 0,8 %, l’activité commerciale de 0,4 % et la construction de 0,2 %. Seuls les services ont su se maintenir avec une croissance de 0,4 % et l’énergie (+ 2,1 %) du fait des conséquences d’un hiver rigoureux sur les dépenses de chauffage.
Selon l’INSEE, la croissance devrait encore être nulle au deuxième trimestre. L’amélioration ne devrait intervenir qu’en deuxième partie d’année et serait très relative : + 0,1 % au troisième trimestre, + 0,2 % au quatrième trimestre.
Cette très légère reprise serait due à une hausse des exportations suite à la dépréciation de l’euro. La consommation des ménages devrait aussi enregistrer une légère croissance grâce à la baisse du taux d’épargne. Cela signifie que les Français puiseraient dans leur épargne de précaution qu’ils ont accumulée ces dernières années pour maintenir leur niveau de consommation.
L’INSEE prévient que ces prévisions sont subordonnées aux solutions que les gouvernements apporteront à la crise des dettes souveraines européennes. De même les incertitudes sur l’évolution du prix du pétrole fragilisent ces estimations. Mais il y a un risque que ces anticipations soient trop optimistes, ce qui signifierait que la France entrerait en récession.
Une baisse du pouvoir d’achat en 2012
Depuis deux ans, le pouvoir d’achat des Français a continué de progresser même faiblement : + 0,9 % en 2010, + 0,5 % en 2011. Cette année,c’est une baisse du pouvoir d’achat de 0,6 % qui est attendue par l’INSEE.
Pourtant, la France devrait profiter d’un recul de l’inflation en 2012 et d’une hausse des prestations sociales, mais le ralentissement des revenus et l’augmentation des impôts devraient peser davantage sur le pouvoir d’achat des Français.
Enfin, du fait de la faiblesse de la croissance, le nombre de chômeurs devrait encore augmenter. L’INSEE prévoit un taux de chômage de 10,3 % à la fin de l’année 2012 contre 9,8 % fin 2011.