Le capital, un film sur les mécanismes de la finance

la finance pour tous

Le capital Date de sortie : 14 novembre 2012 (1h53min)Réalisé par Costa-GavrasAvec Gad Elmaleh, Gabriel Byrne, Natacha Régnier, Céline Sallette, Liya Kebede, Hippolyte Girardot, Bernard Le CoqGenre : Drame, Thriller bancaire

L’histoire

« Nous allons réduire de 30 % l’accès au crédit des PME et développer le trading haute fréquence, je veux que cette banque devienne plus éthique », tels sont les premiers propos contradictoires d’un quinquagénaire propulsé à la tête d’une grande banque française, la Phenix Bank, interprété par Gad Elmaleh. Derrière des avantages conséquents (1,8 million de rémunération annuelle sans parler des stocks-options et des bonus), la fonction à occuper n’est pas si simple. Pris en étau par un fonds spéculatif américain devenu l’un des actionnaires majoritaires de la banque, Gad Elmaleh devra déjouer les complots qui s’exercent autour de lui et imposer un plan de licenciement massif à ses salariés pour satisfaire des actionnaires toujours plus avides de rentabilité.

Un réalisateur inspiré par les procès de Wall Street

Tout au long du film, le réalisateur, Costa-Gavras, nous plonge dans un univers où la morale et l’éthique n’ont pas leur place, où la cupidité et l’avidité du pouvoir et de l’argent règnent en maîtres. Par exemple, pour chaque salarié licencié, le président de la banque reçoit une partie du salaire économisé.

Sans aucun doute, la crise financière de 2008 aura inspiré nombre de références et de dialogues, comme cet échange entre le président et l’un de ses conseillers : « Grâce aux montages financiers de tes ingénieurs de génie, l’action est montée de 20 %, mais qu’est ce que l’on vend exactement ? » Réponse du président :« Je ne sais pas, je pensais que tu me l’expliquerais ».

« Nous allons continuer à prendre aux pauvres pour donner aux riches »

Entre complots financiers, luttes de pouvoirs internes, dictature des marchés, le réalisateur nous livre sa vision pessimiste de la psychologie humaine face à l’argent dans un monde où les règles ne sont pas prêtes d’être bouleversées. Vous l’aurez compris, ce film dresse un portrait noir de la finance et n’épargne personne ou presque.

Le complot 

Si on peut déplorer un manque de pédagogie pour certains termes de techniques financières, le complot auquel doit faire face le président de la banque est parfaitement expliqué (infographie à l’appui).Le fonds de pension américain pousse le nouveau président de la banque française à racheter une banque japonaise. Mais cette banque japonaise est remplie d’actifs toxiques. Son rachat fera obligatoirement chuter le cours de l’action de la banque française. Le fonds de pension pourra alors racheter les actions de la banque française au plus bas prix. Cela constituerait un délit d’initié.Le plus intéressant est que le fonds de pension américain a acheté ses premières parts du capital de la banque française grâce à un prêt accordé par cette même banque française. Au final, la banque française prête de l’argent à un fonds de pension américain pour que ce fonds de pension puisse la racheter. Sans débourser un seul centime, les américains veulent ainsi prendre le contrôle d’une banque française.

Séance de rattrapage pour les non initiés

Tout au long du film, le réalisateur fait référence à de nombreux termes ou expressions financières que tous n’ont peut être pas complètement assimilés. C’est pourquoi, nous vous proposons une explication des principaux termes employés :