Patrimoine brut, niveau de vie, accès à la propriété : les constats de l’INSEE
Chiffres clés :
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le revenu salarial moyen est de 19 505 euros par an (1625 euros par mois) ;
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le niveau de vie moyen est de 22 590 euros par an (1883 euros par mois) ;
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le niveau de vie médian est de 19 270 euros par an (1 610 euros par mois) ;
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50 % des français ont un patrimoine brut inférieur à 152 320 euros ;
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Les 10% les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 430 euros par an. Les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie supérieur à 36 270 euros par an et possèdent en moyenne 913 900 euros de patrimoine, soit 6 fois plus que le patrimoine médian de l’ensemble de la population française ;
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3 % des ménages français cumulent faible niveau de vie et faible niveau de patrimoine.
(Source : INSEE, données en euros constants)
Entre 1997 et 2009, la masse de patrimoine brut détenue par les ménages a été multipliée par 1,9 contre 1,3 pour celle des niveaux de vie.
Généralement, il existe un lien assez fort entre patrimoine et niveau de vie. D’une part, le niveau de vie influe sur les capacités d’épargne d’un ménage contribuant ainsi à la construction d’un patrimoine. Par exemple, en 2009, les 10 % des ménages les plus aisés en termes de niveau de vie ont en moyenne un patrimoine six fois plus élevé que le patrimoine médian des Français. D’autre part, les revenus directement tirés du patrimoine permettent d’accroitre le niveau de vie des ménages. Pour les 10% des ménages les plus aisés en termes de patrimoine brut, l’ensemble des revenus du capital (revenus financiers et fonciers) représente plus de 30 % de leur revenu disponible.
Ce lien statistique explique en partie le fait que parmi les 3 % des ménages ayant à la fois un faible niveau de vie et un faible patrimoine, 31 % ont moins de 30 ans (cf. tableau). En début de cycle de vie, ces ménages n’ont pas encore eu le temps de se constituer un patrimoine grâce à leur capacité d’épargne ou grâce à des transmissions intergénérationnelles. Les mêmes arguments sont en partie avancés pour justifier le fait qu’une personne seule sur deux cumule bas niveau de vie et bas patrimoine sur l’ensemble des ménages concernés par ce cumul de situations.
Caractéristiques des ménages disposant d’un bas niveau de vie et/ou d’un bas patrimoine (en %)
Bas niveau de vie |
Bas patrimoine |
Bas niveau de vieet bas patrimoine |
Ensembledes ménages |
|
Proportion de ménages concernés |
10 |
10 |
3 |
100 |
Âge de la personne de référence au jour de l’enquête |
||||
Moins de 30 ans |
31 |
25 |
35 |
13 |
30 à 39 ans |
13 |
16 |
17 |
16 |
40 à 49 ans |
18 |
18 |
20 |
18 |
50 à 59 ans |
19 |
16 |
18 |
18 |
60 à 69 ans |
7 |
11 |
7 |
16 |
70 ans et plus |
10 |
14 |
4 |
20 |
Catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence |
||||
Non renseignée |
0 |
0 |
1 |
0 |
Agriculteur exploitant |
3 |
0 |
0 |
1 |
Artisan, commerçant et chef d’entreprise |
7 |
1 |
2 |
5 |
Profession libérale |
1 |
0 |
0 |
1 |
Cadre et profession intellectuelle supérieure(sauf profession libérale) |
2 |
2 |
1 |
10 |
Profession Intermédiaire |
5 |
7 |
5 |
15 |
Employé |
16 |
22 |
25 |
13 |
Ouvrier qualifié |
10 |
12 |
9 |
11 |
Ouvrier non qualifié |
10 |
14 |
15 |
5 |
Retraité |
19 |
26 |
13 |
35 |
Autre inactif |
27 |
17 |
29 |
5 |
Type de ménage |
||||
Personne seule |
46 |
51 |
48 |
35 |
Famille monoparentale |
17 |
20 |
25 |
8 |
Couple sans enfant |
14 |
13 |
10 |
27 |
Couple avec enfant(s) |
20 |
14 |
15 |
28 |
Autre type de ménage (ménage complexe) |
3 |
2 |
2 |
2 |
Note lecture : parmi les 10 % des ménages disposant d’un bas niveau de vie, 19 % sont des retraités. De même, sur les 10 % des ménages ayant un faible patrimoine, 26 % sont des retraités. Enfin, sur les 3% des ménages concernés par le cumul des deux situations, 13 % sont des retraités.
D’autres éléments augmentent le risque de cumuler fragilité patrimoniale et financière, notamment le fait d’être passé par une période de chômage ou de maladie au cours de sa vie professionnelle. Ce risque est d’autant plus significatif lorsque la personne concernée dispose d’un faible niveau de vie. A l’inverse, une période de chômage pour une personne disposant d’un niveau de vie supérieur à la médiane française n’a pas d’influence négative sur la constitution future d’un patrimoine.
L’INSEE constate également que l’accès à la propriété est un facteur commun aux hauts revenus et hauts patrimoines. En effet, plus de 80 % des ménages disposant d’un haut niveau de vie sont propriétaires de leur résidence principale. Cette proportion est encore plus élevée pour les ménages les mieux dotés en patrimoine brut. 96% d’entre eux sont propriétaires de leur résidence principale et 68% d’autres logements.
Un revenu salarial annuel en progression depuis 1995
De 1995 à 2010, le revenu salarial a augmenté de 0,7 % en moyenne par an. Cette hausse résulte d’une légère augmentation du salaire journalier net (+ 0,51 % en moyenne annuellement) et d’un allongement de la durée d’emploi (+ 0,18 % en moyenne annuelle, soit environ 7,5 jours).
Cependant, depuis 2007, on constate un ralentissement de la croissance du revenu salarial, notamment pour les hommes, les jeunes et les seniors. Parallèlement, le revenu salarial des femmes continue à progresser mais reste en moyenne 24 % inférieur à celui des hommes.
Les écarts de revenus d’un salarié à l’autre restent conséquents : les 25% des personnes aux revenus salariaux les plus hauts perçoivent 10 fois plus en moyenne que les 25 % des personnes ayant les revenus salariaux les plus faibles.
Un niveau de chômage proche de la moyenne européenne peu sensible aux fluctuations conjoncturelles
Chiffres clés du chômage en France (en 2011)
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70,4 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont actives, 63,9 % sont en emploi ;
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2,6 millions de personnes sont au chômage, 41 % d’entre eux le sont depuis plus d’un an (chômage de longue durée).
En 2011, le taux de chômage français s’élève à 9,3 % chez les 15-64 ans et se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne. Cependant, le taux de chômage est relativement moindre dans les principaux pays de l’Union Européenne, notamment en Allemagne (6,0 %), au Royaume-Uni (8,2 %) ou encore en Italie (8,5 %). A l’inverse, il reste nettement inférieur à celui de l’Espagne, dont la crise a eu un impact significatif sur le taux de chômage, presque trois fois supérieur à celui de la France.
Par ailleurs, malgré la crise financière de 2008, les fluctuations du taux de chômage en France restent inférieures à celles des principaux pays membres de l’Union à l’exception de l’Allemagne. Néanmoins, si l’amplitude des variations est moins prononcée lors de crises économiques (le chômage augmente moins fortement), elle est également moins significative en période de croissance (le chômage baisse moins qu’ailleurs).