La pauvreté a progressé en France. C’est ainsi que le Premier ministre a commencé son discours. « La pauvreté progresse de nouveau depuis 10 ans : de 12,9 % de la population en 2002, nous sommes passés à 14,1 % en 2010, et sans doute plus en 2011 et 2012 ».
La notion de pauvreté est relative et le seuil de pauvreté a été relevé au fur et à mesure que le niveau de vie global de la population a augmenté. Le seuil de pauvreté est aujourd’hui fixé à 60 % du niveau de vie médian, soit 964 euros par mois en 2010. Certains éléments statistiques ne prennent pas en considération tous les aspects de la pauvreté. Et les modes de comptabilisation française et européenne divergent. Aussi nous reviendrons prochainement sur cette question.
Mais dès à présent, les mesures annoncées par le Premier ministre constitueront le socle du plan pluriannuel qui devrait être adopté au conseil interministériel de lutte contre l’exclusion qui se réunira le 22 janvier 2013.
Revalorisation et réforme du RSA
Première grande mesure annoncée par le Premier ministre: la revalorisation du RSA socle. Aujourd’hui, il ne représente plus que 43 % du salaire minimum alors que le RMI s’élevait à sa création en 1989 et jusqu’en 2002 à 50 % du Smic. Pour ramener le RSA à 50 % du Smic, le Premier ministre a annoncé qu’il faudrait l’augmenter de 17 %. Afin de redresser sa progression, le Gouvernement a décidé de l’augmenter de 10 %, en plus de l’indexation annuelle sur l’inflation, avec une première revalorisation dès septembre 2013. Il est prévu que d’ici à 10 ans, il ait retrouvé son niveau d’origine.Autre mesure : le RSA activité, dédié aux travailleurs précaires, sera réformé dès le premier semestre 2013, en même temps que la Prime pour l’emploi.
Près de 70 % des personnes ayant droit au RSA activité ne font pas les démarches pour l’obtenir. A ceci, plusieurs raisons : méconnaissance du dispositif, complexité des démarches, timidité des bénéficiaires et crainte de la stigmatisation. C’est ce qu’on appelle le « non-recours » et que les associations et travailleurs sociaux pointent régulièrement du doigt.
Aide aux jeunes en grande difficulté d’insertion
La mise en place d’une « garantie jeune », ciblée sur ceux qui sont en grande difficulté d’insertion s’appuiera techniquement sur un dispositif existant, le Civis. Il s’agira d’un contrat d’un an renouvelable signé entre le jeune en grande difficulté d’insertion et le service public de l’emploi, précisant les engagements de chacun.
Le jeune bénéficiera alors pendant ses périodes d’inactivité d’une garantie de ressources d’un niveau équivalent au RSA. Ce dispositif sera lancé en septembre 2013 dans 10 territoires pilotes, avant d’être étendu à l’échelle nationale. En rythme de croisière, le gouvernement vise 100 000 jeunes par an.
Renforcement des aides aux familles précaires
Revalorisation de l’allocation de soutien familial et du complément familial, dédiés aux familles monoparentales et nombreuses confrontées à la pauvreté et révision du plafond de la CMU complémentaire. Cette mesure devrait permettre à 500 000 personnes supplémentaires d’en bénéficier.
Un accès au logement facilité
Outre la création de nouvelles places d’hébergement, le Premier ministre a annoncé qu’une réflexion sur les modalités d’une garantie universelle des risques locatifs sera conduite. Son objectif : lutter contre les discriminations que peuvent subir les travailleurs précaires ou les jeunes, lors de leur recherche de logement.
Prévention du surendettement
Pour prévenir le surendettement, le gouvernement reprend l’essentiel des conclusions du rapport Soulage élaboré à la suite des travaux du groupe de travail sur la prévention du surendettement et l’inclusion bancaire, à savoir la création d’un Observatoire de l’inclusion bancaire, la création d’un registre national des crédits aux particuliers (autre nom du fichier positif) et le développement d’un réseau de Points conseils budget.