La baisse des taux de rendement du marché obligataire est la principale cause de l’érosion régulière que l’on constate sur les performances des fonds en euros des contrats d’assurance vie depuis maintenant plus de dix ans. Pour l’année 2012, et sans surprise, le rendement moyen de ces fonds à capital garanti s’inscrit une nouvelle fois en baisse, d’environ 0,10 point par rapport à 2011. Mais l’année a été moins décevante que ce que l’on attendait.
Les raisons du (presque) maintien des taux
Alors qu’en 2011 la baisse était d’environ 0,50 point, le rendement 2012 reste, pour certains contrats, identique à celui de l’an passé. Deux raisons principales expliquent ce maintien. D’une part, les assureurs ont très peu collecté, l’essentiel des liquidités allant vers l’épargne réglementé. Ils n’ont pas eu à investir massivement sur un marché obligataire actuellement peu rémunérateur (2,20 % en moyenne en 2012 sur les OAT. Ensuite, les assureurs disposent toutefois d’un « outil » pour essayer d’afficher un taux de rendement plus attractif : c’est la Provision pour Participation aux Excédents, laquelle permet notamment de palier les résultats d’une année marquée à la baisse. Le problème, c’est que cette PPE a déjà été parfois bien entamée au cours des dernières années et que la marge de manœuvre devient assez faible.
Selon les contrats, on constate ainsi des performances allant de 2,80 % (pour les moins bons) à 3,5 % en moyenne. Attention ! Ces taux sont nets de frais de gestion du contrat mais bruts de prélèvements sociaux et de fiscalité. Pour les comparer à un autre produit de placement réglementé, il faut intégrer ces éléments dans le calcul.
2012, une collecte en berne
Comparé à un Livret A qui affichait encore il y a peu un rendement net de prélèvement sociaux et d’impôt de 2,25 %, les fonds en euros faisaient grise mine, car, rien qu’en en enlevant les prélèvements sociaux de 15,5 %, un taux de rendement de 3 % net de frais de gestion baissait à 2,54 %… Les épargnants ont donc préféré réorienter une partie de leurs actifs vers un support garanti par l’Etat, souple et sans fiscalité… Quelques chiffres en attestent : en 2012, l’assurance vie a connu –fait historique- une décollecte de 3,4 md€ selon la FFSA, alors que dans le même temps, les capitaux placé sur le Livret A atteignaient les 28 md€. Il s’agit du meilleur millésime pour ce produit en 194 années d’existence selon la Caisse des Dépôts ! Mais quoi qu’il en soit, l’assurance vie reste le placement n° 1 des Français avec un encours global de plus de 1390 md€, contre 250 md€ pour le Livret A. Et la baisse du rendement du Livret A au premier février 2013, à 1,75 % (en droite ligne avec le taux d’inflation), pourrait inciter les investisseurs à revenir vers des placements plus rémunérateurs.