Une éducation financière nécessaire pour prévenir contre les risques sous-évalués de certains placements
C’est la conclusion qui pourrait ressortir de la première étude réalisée par Nicolas Fuchs Schuendeln et Michael Haliassos, qui observent les changements de comportement des Allemands de l’Est en matière d’investissement et de crédit à la consommation. Cette étude se situe après la réunification des deux Allemagnes. Ils notent deux grandes tendances.
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Un changement de comportement en matière d’endettement : Pour compenser les différences de revenus avec les Allemands de l’Ouest, les ménages est-allemands recourent aux crédits à la consommation, produits financiers qui, avant la réunification, n’existaient pas en Allemagne de l’Est.
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Une prise de risque mal évaluée. En effet l’étude montre que, depuis la réunification, les Allemands de l’Est investissent dans de nouveaux produits financiers avec lesquels ils ne sont pas toujours familiarisés. Cette méconnaissance des risques rend plus vulnérables ces ménages qui, lors de la crise financière de 2000 (éclatement de la bulle internet), ont mis plus de temps que leurs compatriotes Ouest-allemands à réajuster leurs investissements financiers.
Le coût de l’éducation financière conditionne les choix financiers des ménages
C’est l’une des conclusions de Mario Padula et Tullio Japelli à la suite de leur étude relative à l’éducation financière et aux choix d’investissement Cette étude est menée sur un échantillon d’individus âgés de plus de 50 ans dans onze pays différents. Ces chercheurs montrent que l’éducation financière est un coût en temps et en ressources pour les ménages. Ces derniers se comportent comme s’ils faisaient un investissement en capital humain avec des perspectives de gains. Il existe donc un « coût d’entrée » en matière d’investissement financier qui peut devenir un obstacle pour les particuliers. L’étude montre aussi que les pays où les systèmes sociaux sont les plus généreux sont ceux où les particuliers s’intéressent le moins aux placements financiers.
Le mot de Pascale Micoleau-Marcel
Ces deux études sont instructives notamment la conclusion de Mario Padulla sur le lien qui existe entre la générosité des systèmes sociaux et l’incitation des ménages à investir dans des produits financiers. Observation intéressante mais qui, notamment en France, pouvait être pressentie.
Ainsi, les Français, qui bénéficient depuis longtemps d’un système de protection sociale généreux, s’intéressent moins que les autres aux produits financiers et ont des comportements d’épargne prudents. Mais, ce n’est pas une raison pour s’abstenir de faire progresser leur culture financière. Le monde évolue, les retraites obligatoires se révèlent dès maintenant insuffisantes, l’enseignement supérieur coûte de plus en plus cher, les remboursements de soins et de médicaments sont moins généreux. Bref, il faut soi-même épargner et faire des choix d’investissement. Et pour cela, sans avoir nécessairement besoin de devenir un expert, il faut comprendre les grandes catégories de produits, les principaux risques qui y sont associés et des tas d’autres sujets dont nous traitons sur notre site.