Les banques traditionnelles comme celles en ligne, les banques de la grande distribution et même celles des constructeurs automobiles, commercialisent des livrets bancaires classiques non réglementés. Ils fonctionnent comme le Livret A, à ceci près que leur taux n’est pas fixé par l’État et qu’ils sont fiscalisés.
Le taux de rendement des livrets bancaires est variable selon les réseaux bancaires. Et des taux promotionnels sont souvent proposés. Ils s’appliquent sur une courte période, de 3 à 6 mois, uniquement pour les nouveaux clients ou pour les nouveaux dépôts, pour un montant de versement plafonné et à condition de laisser l’argent sur le compte pendant plusieurs mois au-delà de la période bonifiée. De plus, il s’agit de taux brut, avant impôt.
Les intérêts des livrets réglementés (Livret A, Livret de développement durable…) sont totalement exonérés de l’impôt sur les revenus et des contributions sociales. Le taux annoncé est un taux net. Ce qui n’est pas le cas des livrets bancaires et super livrets, moins intéressants que les livrets réglementés au plan fiscal. Ces placements sont utilisés en cas de dépassement des plafonds de ceux-ci. Souvent, ce sont des comptes de transition (entre la vente d’un appartement et l’achat du suivant par exemple).
Évaluez le rendement d’un livret au taux boosté sur un an
Passée la période du taux « bonifié », le taux de base se situe le plus souvent entre 1 % et 2 % brut. Ce qui rend difficile l’évaluation du rendement final de ces livrets.Pour calculer le taux de rendement annuel brut d’un livret boosté, voici la formule à appliquer.
Exemple : Un livret offre un rendement bonifié de 4,5 % sur 3 mois. Ensuite, le taux de rendement est de 1,60 %.
Cette formule est simplifiée, car ces livrets fonctionnent selon la règle de la quinzaine. Nous partons du principe que les fonds sont rémunérés dès le premier jour de dépôt.
La règle de la quinzaine
Les intérêts sont calculés par quinzaine et les dépôts ne sont rémunérés que lorsqu’ils ont été sur le compte pendant une quinzaine civile complète (1er au 15 ou du 16 à la fin du mois). Si vous faites un versement le 16 du mois, il ne sera pris en compte qu’à partir de la première quinzaine du mois suivant. Pour optimiser les intérêts, il est donc conseillé de faire des versements le 15 ou le dernier jour du mois et pour les retraits le premier jour du mois ou le 16.
Connaître le rendement réel selon votre taux d’imposition
Le calcul précédent permet d’obtenir le taux de rendement brut, avant paiement des prélèvements sociaux et des impôts. Les intérêts des livrets d’épargne sont imposés au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Les intérêts perçus pour l’année 2013 seront à intégrer au montant de vos revenus 2013 déclarés en 2014.
Par le passé, tous les épargnants pouvaient choisir d’opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 24 %, solution intéressante pour les contribuables imposés à 30 % ou plus. Le choix pour cette option a encore pu s’appliquer aux intérêts versés au 31 décembre 2012. Depuis la loi de finances pour 2013, seuls les épargnants qui perçoivent moins de 2 000 euros d’intérêt par an (par foyer fiscal) peuvent continuer d’opter pour le PFL.
Vous n’avez pas intérêt à opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) si votre taux marginal d’imposition est inférieur ou égal à 14 %. A l’inverse, si vous êtes imposés à 30 % ou plus, il est préférable d’opter pour le PFL de 24 % pour les intérêts. Pour connaître votre taux marginal d’imposition, vous pouvez vous rendre sur le site impots.gouv.fr et réaliser une simulation de calcul de votre impôt. Tout à la fin de la page de résultats, vous trouverez votre « taux marginal d’imposition (revenus soumis au barème) » (0 %, 5,5 %, 14 %, 30 %, 41 % ou 45 %). A ne pas confondre avec le « taux moyen d’imposition » !
A cette imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire libératoire, s’ajoutent les prélèvements sociaux de 15,5 % depuis le 1er juillet 2012.
Pour reprendre l’exemple ci-dessus, avec un taux brut de 2,32 %, le taux net ressort selon le taux d’imposition de l’épargnant à :
Intérêts taxés au barème progressif de l’impôt sur le revenu (et avec prélèvements sociaux) |
Taux net de rendement |
0 % (15,5 %) |
1,96 % |
5,5 % (21 %) |
1,83 % |
14 % (29,5 %) |
1,63 % |
30 % (45,5 %) |
1,26 % |
41 % (56,5 %) |
1,01 % |
45 % (60,5 %) |
0,92 % |
Intérêts taxés au prélèvement forfaitaire libératoire (et avec prélèvements sociaux) |
Taux net de rendement |
24 % (39,5 %) |
1,40 % |
Ces taux de rendement nets sont à comparer au taux net du Livret A, fixé à 1,75 % depuis le 1er février 2013.
Quelques recommandations
● Si l’on veut placer son épargne pour une durée d’un an, il est presque toujours plus rentable de choisir un Livret A, si l’on n’a pas dépassé les plafonds. Car ce que l’on gagne sur la période promotionnelle, on le perd ensuite sur les mois suivants.
● Si l’on veut pratiquer le nomadisme d’une promotion à l’autre, un demi-mois de rémunération sera souvent perdu compte tenu des règles de comptabilisation des intérêts appliquées (règle de la quinzaine).
● Plus l’argent est placé longtemps et plus la période durant laquelle s’appliquera le taux de base sera longue et plus le taux moyen sera faible.