La confiance en berne
Sur les trente dernières années, on constate une dégradation continue et généralisée de la confiance des ménages : en 1982, deux tiers des Français avaient confiance en l’avenir, alors qu’ils ne sont plus qu’un tiers aujourd’hui. La question du financement des retraites, en particulier, suscite le pessimisme puisque c’est une source d’inquiétude pour 67 % des Français en 2013 (61% en 2010), comme le révèle une enquête menée par le Cercle des Epargnants. Ces chiffres confirment les conclusions d’une étude publiée par HSBC en 2011 dans laquelle 69 % des Français estimaient qu’ils vivraient une moins bonne retraite que leurs parents, taux le plus élevé parmi un ensemble de 17 pays (dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, l’Inde, le Brésil…).
Une forte propension à l’épargne…
Ce pessimisme se traduit par une forte propension à épargner, comme en témoigne le taux d’épargne des ménages français, parmi les plus élevés de l’OCDE, à 15,6 % du revenu disponible en 2012. Toutefois, on ne constate pas d’intérêt prononcé pour les produits financiers de long terme comme les produits d’épargne retraite, par exemple. Seuls 5 % des Français considèrent que les actions détenues en direct font partie des meilleures solutions pour leur épargne. Ils ne sont que 8 % pour ce qui est des contrats d’assurance-vie investis partiellement en actions.
… et de l’aversion au risque
En effet, la priorité de 74 % des ménages français est de sécuriser leurs avoirs en ne prenant pas de risque. Leurs principaux motifs d’épargne consistent à faire face aux imprévus et à pouvoir aider leurs proches. Ils ne sont que 15 % à être prêts à prendre un peu de risque pour améliorer légèrement le rendement de leur épargne, et seulement 4 % accepteraient de prendre des risques pour « augmenter fortement le rendement de leur épargne » d’après la Fédération Française des Sociétés d’Assurance. Ils privilégient privilégient donc des placements à la fois sûrs et liquides, comme les livrets.
Les grandes tendances de l’épargne en France
La collecte nette sur les contrats d’assurance-vie est redevenue positive sur les quatre premiers mois de 2013, à + 9 milliards d’euros. Les livrets d’épargne de type livret A et LDD restent toutefois en tête des placements favoris des Français avec une collecte de 20,66 milliards d’euros sur la même période.
Les OPCVM à formule, qui offrent une exposition aux marchés actions avec certaines garanties toutefois, baissent eux très sensiblement depuis quelques années. Entre mi-2009 et fin 2012, l’encours est ainsi passé de 80 milliards d’euros à 47 milliards. Entre 2011 et 2012, la réduction de l’encours a été de 11 %. Cette baisse résulte certes du développement de produits concurrents (utilisant des obligations notamment), mais aussi d’une demande en baisse de la part des particuliers, qui ont moins envie de s’exposer aux risques des marchés actions.