Il s’agit de l’une des plus fortes hausses enregistrées ces cinq dernières années. Néanmoins, elle reste inférieure aux recommandations de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) qui préconisait au début du mois de juin une hausse des tarifs réglementés de 6,8 % à 9,6 % en 2013.
Une hausse significative…
Depuis le début de la crise économique, les tarifs réglementés de l’électricité ont essentiellement évolué à la hausse. Notamment en 2010, où l’on a enregistré une augmentation de 6 % au premier semestre et de 5 % au second.
Une augmentation à l’époque justifiée par l’envolée du prix des matières premières telles que le gaz naturel, le charbon ou encore le pétrole. Depuis 2006, le prix de l’électricité aurait ainsi progressé d’environ 14 % selon les chiffres de la CRE. Une hausse encore insuffisante pour couvrir les coûts d’EDF, le principal producteur d’électricité français. En 2012, l’écart entre ses coûts de fonctionnement et ses recettes de distribution était estimé à 1,47 milliards d’euros.
C’est dans ce contexte qu’intervient la hausse de 5 % des tarifs d’électricité le 1er août 2013, puis le 1er août 2014. « Le gouvernement a décidé de lisser, sur plusieurs années, les hausses de tarifs nécessaires à la couverture des coûts d’EDF, prévue par la loi, afin de protéger autant que possible le pouvoir d’achat des ménages » a précisé le ministre de l’Energie, Philippe Martin.
Pour limiter l’impact de cette hausse sur le budget des ménages, le gouvernement a d’ores et déjà indiqué qu’une révision à la baisse du coût des abonnements de faible puissance était prévue. Le montant de cette réduction n’a toutefois pas été précisé.
… inférieure aux recommandations de la CRE
Dans son rapport, la CRE préconisait une augmentation des tarifs réglementés d’électricité comprise entre 6,8 % et 9,6 % dès cette année. Objectif : assurer la couverture des coûts d’EDF et combler les hausses de tarifs insuffisantes des années précédentes.
En effet, les tarifs pratiqués jusqu’à présent ne couvraient pas la totalité des coûts de production, de commercialisation et d’acheminement d’électricité jusqu’aux sites de consommation. Par ailleurs, « si le rattrapage de l’écart constaté entre les coûts et les tarifs 2012 était effectué intégralement sur un an, il entrainerait une hausse supplémentaire sur les tarifs bleus de 7,6 % » précise le rapport.
Autrement dit, les deux hausses de tarifs successives de 5 % annoncées par le gouvernement ne suffiront pas à combler les pertes antérieures d’EDF. Sur ce point, la CRE a indiqué aux ministres chargés de l’économie et de l’énergie qu’une hausse de 30 % des tarifs réglementés d’électricité était d’ores et déjà à prévoir d’ici à 2017.