La finance solidaire regroupe toutes les formes d’épargne orientées vers le financement d’activités qui ne seraient pas immédiatement rentables mais qui sont utiles socialement. Loger des personnes en difficulté financière, encourager le développement d’entreprises tournées vers des projets environnementaux ou sociaux, soutenir des actions de solidarité internationale sont autant de domaines investis par la finance solidaire.
Pour l’épargnant, il s’agit d’une forme de compromis entre l’épargne et le don. Soit une partie du revenu généré par son épargne est reversée aux associations ou organismes désignés (on parle dans ce cas de produits de partage solidaire), soit elle participe directement à financer des projets à fort impact social et/ou environnemental (on parle alors d’investissement solidaire).
Les produits de partage solidaires disposent des mêmes avantages fiscaux que les dons : 66 % de la somme versée à une association est déductible de l’impôt sur le revenu (75 % s’il s’agit d’un organisme d’aide aux personnes en difficulté). Si vous êtes soumis au prélèvement fiscal libératoire, les revenus versés à l’association bénéficient d’un prélèvement réduit à 5 % (hors prélèvements sociaux).
Un encours de plus de 4 milliards d’euros
Depuis plus d’une dizaine d’années, la finance solidaire n’a cessé de se développer. Son encours s’élève aujourd’hui à 4,71 milliards d’euros contre à peine 310 millions d’euros en 2002. Une progression qui s’explique principalement par l’essor de l’épargne salariale solidaire dans l’encours total des placements depuis 2008.
Face à ces résultats encourageants, le président de l’association Finansol, François de Witt, affichait en mai dernier son ambition de voir l’épargne solidaire représenter, d’ici à dix ans, 1 % du patrimoine financier des Français alors même que ces derniers privilégient encore largement les produits d’épargne classique (342 milliards d’euros d’encours pour les livrets d’épargne et 1 400 milliards d’euros s’agissant des contrats d’assurance-vie).
Comment devenir un épargnant solidaire ?
Tout épargnant qui souhaite réaliser un placement solidaire dispose de trois possibilités :
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souscrire un produit d’épargne solidaire (livrets, parts d’OPCVM solidaire) auprès d’une banque ou d’un établissement financier;
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investir dans un fonds solidaire dans le cadre d’un plan d’épargne salariale (PEE, PERCO) ;
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devenir l’actionnaire d’un financeur solidaire en investissant directement dans le capital d’entreprises à vocation sociale (la Nef, Habitat et Humanisme, France active, Sidi/Comité catholique contre la faim et pour le développement, Oikocrédit, Garrigue…).
Afin que les épargnants puissent se repérer, l’association Finansol délivre un label spécifique aux produits d’épargne solidaire. En 2013, plus de 120 produits ont été labellisés par cet organisme.
Par ailleurs, une cinquantaine de manifestations se dérouleront partout en France du 4 au 11 novembre pour mettre en lumière cette nouvelle forme de finance. La liste des évènements est disponible ici.