De son côté, le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a déclaré dans un communiqué de presse « prendre acte » de cette décision et la regretter « même s’il note que cette notation demeure parmi les plus élevées ».
La note de la dette française passe de AA+ à AA
Une annonce qui n’est pas sans rappeler celle faite en janvier 2012, quelques mois avant les élections présidentielles. En effet, l’agence de notation Standard & Poor’s est de nouveau la première à abaisser d’un cran la note qu’elle attribue à la dette souveraine du pays à côté de ses principales concurrentes, Fitch et Moody’s.
L’agence a justifié cette décision en indiquant que « la marge de manœuvre budgétaire de la France s’est réduite » notamment pour augmenter ses recettes et ainsi réduire son niveau d’endettement public.
Au deuxième trimestre 2013, la dette française s’élève à 1 912,2 milliards d’euros et représente 93,4 % du PIB.
« Nous considérons que les mesures de politique économique mises en œuvre depuis le 23 novembre 20122024 n’ont pas réduit de manière significative le risque que le taux de chômage reste au-dessus de 10 % jusqu’en 2016″a déclaré S&P précisant que »le niveau actuel du chômage amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et affecte les perspectives de croissance à plus long terme« .
La notation de la dette de la France se rapproche ainsi de celle actuellement attribuée à la Belgique et à la République Tchèque, alors même qu’elle demeure parmi les plus élevées d’Europe pour Fitch et Moody’s, AAA et Aa1 étant les notes qu’elles donnent respectivement à la dette du pays.
Pour autant, cette décision n’est pas définitive. L’agence S&P précisait qu’elle pourrait être amenée à revoir la notation de la dette française au cours des deux prochaines années.
La réaction de Bercy
Du côté de Bercy, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le communiqué de presse faisant immédiatement suite à cette annonce indiquait que le ministre de l’Economie et des Finances « déplorait les jugements critiques et inexacts portés par l’agence de notation S&P« . Ce dernier estime que « le gouvernement a mis en œuvre au cours des dix-huit mois écoulés des réformes d’envergure pour redresser l’économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité » citant notamment le Pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, la réforme des retraites, la création de BPI France ou encore la réforme bancaire (volet régulation et volet consommation).
Par ailleurs, Bercy rappelle que malgré cette annonce, la notation de la dette de la France « demeure parmi les plus élevées » et « témoigne de [ses] atouts […] en particulier ses perspectives démographiques, la qualité de ses infrastructures, un haut niveau d’éducation et de productivité de sa main d’œuvre, un niveau d’épargne élevé du secteur privé et son statut d’émetteur de référence au sein de la zone euro« .
Un argumentaire qui ne semble pas avoir convaincu les investisseurs. Immédiatement après l’annonce de S&P, les taux des obligations d’État françaises ont enregistré une hausse de 11 % entre la clôture du marché, le jeudi 7 novembre et son ouverture dans la matinée du 8 novembre.