59,7 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes
En troisième position, derrière la Belgique et le Luxembourg, la France est l’un des pays où l’âge effectif de sortie du marché du travail demeure l’un des plus faibles. Estimé en moyenne à 59,7 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes, il reste encore largement inférieur à celui pratiqué dans certains pays de l’OCDE, comme en Islande ou au Portugal. Dans ces derniers, l’âge moyen de sortie du marché du travail dépasse 66 ans.
En France, hommes et femmes quittent le marché du travail bien avant l’âge légal de la retraite, qui était de 60 ans jusqu’au 1er juillet 2011 et qui sera porté à 62 ans en 2017. En revanche, l’âge moyen effectif de liquidation des droits à la retraite se situe à 61 ans et demi en 2012 (selon une enquête Cnav-Drees-Dss publiée en avril 2013). Cet écart entre l’âge moyen de cessation d’activité et l’âge moyen de départ à la retraite constitue l’indice d’un problème d’emploi des séniors. Sur cette question, le Panorama des pensions de l’OCDE relève que si le taux d’emploi des 60 ans et plus en France a progressé entre 2007 et 2012, passant de 16 % à 22 %, il demeure encore très bas par rapport à la moyenne OCDE qui se situe autour de 44 % en 2012.
Ces données sont à relativiser. L’étude présente l’âge effectif de sortie du marché du travail constaté en moyenne entre 2007 et 2012. La réforme de 2010,repoussant en France l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, n’est donc que partiellement prise en compte.
Les dépenses pour les prestations de vieillesse représentent 13,7 % du PIB
En ce qui concerne les dépenses en prestations vieillesse, la France se situe dans le haut du classement. Elles représentent 13,7 % du PIB contre 7,8 % en moyenne dans les pays de l’OCDE qui, pour la plupart, ont mis en place des systèmes de retraites privés par capitalisation. Seule l’Italie, avec 15,4% du PIB, consacre davantage que la France à ses dépenses retraite.
Sur ce point, l’étude souligne que « l’augmentation de l’espérance de vie et l’arrivée à la retraite des générations des baby-boomers en conjonction avec la baisse du nombre d’actifs cotisants par retraité exerceront une pression croissante sur les finances du système« . Elle constate néanmoins que l’allongement de la durée de vie active pourra en partie contribuer à assurer la soutenabilité du système à long terme.
Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) estime que la réforme des retraites, actuellement en cours d’examen, sera en mesure de combler environ un tiers du déficit du système d’ici à 2020, où ce dernier s’élèvera à plus de 22 milliards d’euros selon les dernières projections du COR.
Un taux de pauvreté chez les seniors parmi les plus faibles des pays riches
Autre constat : la faiblesse du taux de pauvreté chez les personnes âgées, « un des grands succès de la politique sociale » précise l’étude. Il est estimé à 5,4 % en moyenne en France contre 12,8 % dans les pays de l’OCDE. Les seniors perçoivent la majorité de leurs revenus des transferts publics (73 %) à côté d’autres ressources telles que, les services publics (leur valorisation reviendrait à accroître les ressources des retraités français d’environ 40 %) et les revenus financiers.Par ailleurs, 76 % des personnes âgées étant propriétaires, le logement constitue également une autre forme de ressources dans la mesure où ils n’ont pas à s’acquitter du paiement d’un loyer ou du remboursement d’un crédit immobilier.
En revanche, malgré une progression encourageante sur ces cinq dernières années, le taux d’emploi des seniors (22 %) reste encore largement inférieur à la moyenne des pays riches de l’OCDE (44 % en 2012). Des chiffres à replacer dans leur contexte étant donné que l’âge de départ à la retraite intervient dans les autres pays plus tardivement qu’en France.